Hélio , suite.
Au bout de quelques heures, les rues étaient tapissées de dessins d'enfants qui se sont amusés comme des fous avec leur parents, ou tous seuls, à déssiner sur l'asphalte de la fameuse rue. Tout était permis aux enfants: ceux qui ont fait des petits bonhommes, d'autres ont dessiné des voitures, d'autres encore ont écrit des commentaires. Bref, au bout de quelques heures, le patron s'amusait comme un enfant à lire tout ce qui était écrit sur l'asphalte.
La rue Bagdad a connu ce jour là les contradictions les plus improbables. Entre le vendeur de patates douces installés paisiblement au beau milieu de la rue juste en face du resto suisse Le chantilly, le vendeur de pépins et de cacahouètes avec ses petits "tartours" de toutes les couleurs, il y avait de quoi ne pas s'ennuyer. Puis la rue offrait un spectacle unique que le patron vous laisse apprécier avec la séries de ces quelques photos commentées.
Femmes libérées, femmes voilées, hommes libérés, vendeurs amusés, cannettes de bierres jettées parterre, vendeurs de barbe à papa envahis par des passants de toutes provennances. Bref, il y avait de quoi écrire un bouquin et de prendre de tonnes de photos.
Et plus l'heure avançait, les rues devenaient de plus en plus fréquentées par des gens aux visages radieux. Le patron n'arrétait pas de se faire arréter chaque deux pas pour saluer, embrasser un ancien élève, des garçons qui ont tous bien grandi, ceux qui sont devenus comptables, ingénieurs, etc..., par des filles, celles qu'il a enseignées quand il a travaillé il y a 8 ans à l'école Sacré coeur d'héliopolis. Des embrassades, des "vous me manquez monsieur", des "suis content que vous vous rappelez encore de moi"... des petits moments de vrai bonheur pour le patron-professeur.
Les priviligiés qui habitent dans cette rue avait une vue superbe et ont transformé leur grande térrasse en lieu de réunions familiales, ou de rencontres entre amis et avaient une vue d'ensemble unique.
Chacun à sa façon a eu droit à son moment de bonheur. Ceux qui allaient se fiancer ce soir là n'ont pas hésité de venir partager ce moment de bonheur de leur vie avec les gens dans la rue.
Mais les rois de cette journée étaient sans aucun doute les enfants qui se sont éclatés comme des fous. Libres pour une journée, sous l'oeil observateur de leur parents.
Cette photo est la préférée du patron, prise ce jour là. Voilà l'Egypte avec toutes ses contradctions. Et l'avenir de cette petite princesse? Finira t elle comme sa mère qui la surveille ou comme celles qui l'entourent? Pour le moment, elle s'amuse et c'est ce qui compte.
Au fond de la rue, juste en face du palais présidentiel, on avait installé un podium sur lequel plusieurs troupes sont venues pour présenter des musiques de plusieurs provenances. Et les gens bougeaient bien les hanches sans se soucier du quoi dirait-on.
Les petits soldats venants de provinces s'amusaient encore plus que tout le monde à voir leurs compatriotes libéré(e)s. Eh oui, chers amis, en Egypte, on peut heureusement encore danser dans la rue au moins une fois dans l'année.
Le tout était naturellement filmé par plusieurs chaines egyptiennes publiques et privées. L'année dernière, le patron avait eu l'occasion d'être interviwé sur OTV, chaine privée qui appartient au Multimillionaire copte Sawiris et qui essaye de diffuser une image positive et avant guardiste de l'Egypte.
Cette année, le patron a passé la journée avec ses amis venant d'un peu partout. Tout d'abord de gauche à droite, Frédéric, l'ami français habitant Maadi et qui a fait la traversée du Caire du Sud au Nord pour partager avec le patron ces moments. Puis Tim, le collocataire anglais du patron qui était émerveillé de voir tant de liberté en Egypte. Enfin, Fady, un ami héliopolitain du patron qui découvrait cette fête pour le première fois.
Et pour terminer, quoi de mieux de manger une bonne crèpe bretonne en plein héliopolis! Eh oui, le propriétaire de la crèperie des arts, à Maadi, propriétaire qui a vécu et travaillé pendant une vingtaine d'années en Bretagne et qui de suite, a ouvert une créperie au Caire, Ce jour là, pour la fête d'Hélio, il a loué un des standes décoré du drapeau français et mis à disposition tout au long de la rue Bagdad, et, s'est lancé à faire de bonnes crèpes au nutella etc ... Le patron, ce jour là, s'est senti pleinement réalisé, une journée bien à la française dans un cadre bien egyptien. Sa pensée va chaque fois, à son cher ami François Pradal, ex directeur du CFCC d'hélio qui était le premier à lancer ce projet de fête d'Héliopolis, il y a déjà 5 ans au moins. Heureusement que la première Dame d'Egypte, elle aussi originaire de ce quartier, a continué la symphonie.