ça gazouille à la pension
Il arriva à la pension vendredi, ce premier jour de pluie que le Caire ait connu cette année. Le Caire accueillait ainsi Bernard, un fidèle client de la pension de la joie qui vient régulièrement passer la plus part de ses vacances en Egypte. La chambre numéro un, est principalement considérée par le patron comme celle de Bernard puisque c’est le client qui vient le plus souvent. Même quand le patron a beaucoup de boulot, il ne s’inquiète pas puisque son ami se sent comme chez lui à la pension. Mais Bernard est aussi l’ami des oiseaux. Il a deux perroquets en France.
Hier soir, il part fumer sa chicha dans le café populaire du coin et retourne à la pension avec une boite à la main. Le patron, intrigué, lui demande ce qu’il avait ramené. Bernard sourit et se dirige dans sa chambre pour faire apparaitre son trésor soigneusement porté dans la boite. Le patron regarde, ouvre des grands yeux et fait un bon en arrière lorsqu’il découvre quelque chose qui bougeait dans la boite. Un genre d’oiseau inconnu s’agitait. Bernard alors lui raconte que pendant qu’il fumait la chicha sur le café du coin, il voit un oiseau voler tout bas suivi d’une bande d’enfants.
L’oiseau se cogne contre un poteau et se cache derrière une boite de fils électriques. Bernard se précipite alors pour sauver l’oiseau que la bande d’enfants allait assommer. Il le prend, le met dans une boite et arrive à la pension tout content de son oiseau. On regarde, apparemment l’oiseau est bien blessé sous l’aile. Bernard essaye de lui donner de l’eau mais rien. Le patron alors essaye d’appeler le véto de ses chats mais à l’autre bout du fil aucune réponse. Ils décident alors de le laisser dans la boite pour se reposer et s’en occuper le lendemain.
Ce matin, le patron se réveille grâce à des cuis cuis qui émanaient de la boite. Le patron se lève et trouve que l’oiseau allait mieux et bougeait un peu plus. Ni Bernard ni le patron ne savaient quoi lui donner à manger : des graines ? Des vers ? Les chats s’excitaient en entendant ces bruits étranges à la pension. Le patron devait surtout éviter le face à face. L’oiseau est d’une grande beauté et se laisse porter facilement sans résister.
En allant au centre culturel le patron dépose Bernard et son oiseau chez le véto. Lorsqu’il téléphone à Bernard, il apprend que tout va bien. Le véto lui a dit que c’est un courlis, qu’il avait besoin de repos et de soins pour sa blessure. Il a même refusé de se faire payé la visite. C’est leur façon de faire : lorsqu’on retrouve un animal blessé, cette clinique privée offre les soins gratuitement ! Eh oui, ça existe en Egypte. Quelques antibiotiques en poudre, un désinfectant, et surtout le nourrir avec de la viande hachée faute de vers !
Apparemment Bernard est un expert et se lance à cœur joie à nourrir son nouveau bébé. L’oiseau vient d’être baptisé
Chicha puisque Bernard l’avait trouvé quand il fumait sa chicha. Chicha devra rester à la pension pendant deux semaines, le temps de son rétablissement. Ensuite, Bernard le laissera retrouver ses amis dans les arbres environnants.