Carnaval D'Héliopolis
Désormais, ça devient un rendez-vous annuel, le Carnaval d’Héliopolis qui se passe dans la plus vieille rue, la rue Bagdad, une des plus belles rue du quartier à l’architecture particulière. Depuis déjà cinq ans, depuis que le centre culturel français, sous la direction de son ex directeur François Pradal a lancé l’initiative à l’occasion du centenaire d’Héliopolis. La rue Bagdad, devient alors rue piétonne pour un jour. Depuis la veille, les lampions sont accrochés le long de la rue, une décoration sympathique donne quelques couleurs supplémentaires à ces murs centenaires. La veille, le patron en rentrant de sa nuit de folie du jeudi soir, est passé par le quartier pour découvrir que la rue était déjà barrée à trois heures du matin et qu’une activité intense animait le quartier. Des camions déposaient le matériel nécessaire pour l’installation de deux scènes gigantesques pour spectacles. Cette nuit de préparation était certainement longue pour les organisateurs mais surtout pour les habitants du quartier qui n’ont pas pu bien se reposer à cause de tout le bruit que cela causait. Le patron n’était pas au courant cette année que le carnaval d’Héliopolis allait avoir lieu ce vendredi là et était tout heureux que ça soit bien tombé : En effet, s’il avait eu lieu une semaine avant, le patron n’aurait certainement pas eu l’occasion d’y assister à cause de son rythme de travail infernal. Cette fois-ci, c’est bien tombé puisqu’il n’avait ni cours privés à donner, ni corrections à faire. Il pouvait profiter en toute liberté de sa journée comme il le voulait. Bien que la nuit ait été courte, le patron s’est réveillé donc de bon matin et a envoyé un message collectif à ses amis leur annonçant la tenue en place du carnaval. Vers deux heures de l’après midi, après que la prière du vendredi s’est terminée, le patron ainsi que l’ami alexandrin de passage par hasard ce weekend end là au Caire, se sont rendus tous les deux dans le quartier. Ils ont du garer leur voitures bien loin dans une des rues tranquilles. Puis, une longue marche a commencé pour ne se terminer que plusieurs heures plus tard. Les troupes musicales qui allaient animer la journée étaient déjà présentes. Cachés tranquillement dans les rues encore vide du quartier, à l’ombre d’un mur, les membres de différentes troupes venant de tout lieu de L’Egypte, attendaient tranquillement avec leur instrument de musique, leur boite repas, buvant leur thé et posant gentiment avec de beaux sourires pour les amateurs de photos. Puis, arrivé rue Bagdad, le patron a pu admirer la déco sympa du quartier faite avec des ballons multicolores, des fresques aux murs, des enfants qui s’amusaient avec leurs parents à colorer l’asphalte brulant, bravant cette poussière fine qui couvre toutes les rues du Caire, même dans les quartiers les plus chics comme celui de Korba. Le patron a profité pour faire une promenade tranquille jusqu’au bout de la rue puisque le soleil tapait encore bien fort et que la foule n’était pas encore compacte. Vers quinze heures, une première troupe de danse folklorique venant de Touchka, une région du sud-ouest de l’Egypte, a commencé le programme, avec une sono à fond la caisse, des gens qui s’amusaient et dansaient sur la musique bien rythmée, style africain noir, bravaient le soleil et se lançaient à danser en toute simplicité dans la rue. Le centre culturel El Sawi qui essaye de promouvoir des nouvelles troupes et des initiatives pour une meilleure société, dirigeait la journée. L’intitulé de la journée était : Pour une journée sans tabac ! Il fallait le faire en Egypte, où fumer dans les lieux publics est l’un des vices capitaux. En se promenant, le patron est tombé alors sur une des cigarettes géantes pendues à un poteau. En dessous, on pouvait aussi déposer sa signature pour dénoncer les fumeurs dans les lieux publics afin que cet acte soit vraiment banni de la société égyptienne ! Utopie ? On verra bien. Mais le patron se rappelle aussi des maintes dispute qu’il a faites dans les transports en commun lorsqu’il trouvait un passager fumer alors qu’il y avait bien l’interdiction de fumer afficher au dessus de fumeur. Maintenant heureusement, on trouve de moins en moins de gens qui fument dans les transports en commun et si quelqu’un ose le faire, il y a souvent une personne qui lui fait la remarque sans que cela engendre des disputes sanglantes comme autrefois. Le patron a profité alors, de déposer sa signature afin que ces bonnes pratiques soient de plus en plus répandues dans la société égyptienne. Puis, comme le patron avait bien soif et commençait à sentir la faim lui torturer l’estomac, il a automatiquement opté pour un déjeuner au Chantilly, un des meilleurs restaurants de la rue Bagdad, où l’on peut boire une bonne bière fraiche et manger les meilleurs cordons bleus du coin. Tout le long de sa promenade, il n’arrêtait pas de se faire arrêter par ses ex-élèves qui venaient le saluer avec des grandes embrassades. Bref, au bout de deux heures de promenade, une bonne Stella fraiche et un bon plat de cordon bleu étaient plus que recommandés. Il est allé donc s’engouffrer à l’intérieure du Chantilly pour pouvoir boire tranquillement sa bière puisque c’est interdit d’en consommer sur les tables installées dans la rue. Il devait bien se nourrir pour affronter la deuxième partie de la journée qu’il racontera à ses lecteurs et clients dans son prochain article.