S'allonger
Commence alors une période de souffrances qui dure encore. Une nuit d'insomnie: l'esprit du patron était trop préoccupé à savoir ce que le médecin lui dirait le lendemain. Malgrè le calmant qu'il a pris pour cette première nuit, le patron n'a pas fermé l'oeil, ben oui, l'autre était déjà bien fermé! Rien à faire: il s'est mis le visage contre l'oreiller pour découvrir, sans grande surprise, que cette position était la plus inconfortable du monde. Déjà, il avait eu du mal à supporter les deux jours qui avaient suivi les deux premières opérations allongé dans la même position. Plus que la douleur au dot, aux coudes, au front, à la poitrine, ce qui turlipunait le patron c'était l'idée que ça allait durer deux semaines! Comment allait il tenir tout ce temps là? et si déjà cette première nuit était si longue, comment allait-il faire pour la deuxième, la troisième, la dixième ...? C'est ainsi que, lorsqu'il est allé à l'hopital le lendemain pour le fameux rendez-vous, il avait l'air de porter toutes les misères du monde et n'avait qu'une envie, c'est de pouvoir dormir profondement. Il a dû quand même s'allonger sur la banquette arrière de la voiture pour qu'il reste le visage vers le bas, et attendre une heure son rendez-vous. Finalement le médecin l'osculte, lui enlève le bandage, lui met des goutes et lui explique qu'il a dû enlever la silicone mise déjà, enlever les fibroses qui se trouvaient devant et derrière la rétine, fixer au lazer la rétine à 360 degrès, et mettre de la nouvelle silicone. Il lui a répété que, pour le moment, la chose la plus importante c'est de rester couché 24h sur 24 le visage vers le bas. Deux types de collyre 6 fois par jour, plus une paumade la nuit et enfin des médocs pour garder la tension de l'oeil basse. L'ophtalmo était d'un sérieux qui a donné un peu plus d'espoir au patron. Peut-être, cette fois, un miracle allait se produire gràce à lui ou à LUI.
Commence alors une semaine de purgatoire. C'est le seul mot qui passe à l'esprit du patron. Un vrai purgatoire, où aucune position ne repose le patron. Les nuits sont toujours le moment le plus pénible. Crevé, épuisé par tant de médoc, de courbattures, de calmants, le patron n'arrivait toujours pas à avoir une heure de sommeil inétérrompu. Il se lève chaque matin avec un mal de crâne insoutenable causé par les positions inconfortables qu'il devait prendre. Il devait alors affronter une nouvelle journée, attendre, attendre les heures qui ne passent pas, pour enfin se retrouver plongé dans une nouvelle nuit de torture. Les idées les plus noires lui passaeint dans l'esprit. Sa mère se reveillait parfois au milieu de la nuit pour voir si tout allait bien, et là, il explosait en sanglot, jurant que jamais plus il ne se ferait opérer une quatrième fois, plutôt crever que subir de nouveau ces moments et que de toute façon , si cette opération ne réussissait pas, il ne voyait plus d'intérêt de continuer à souffrir ainsi. Epuisé. Voilà le seul mot qui puisse décrire l'état* du patron chaque matin au réveil. Soulagé. Autre mot clé, qu'une nuit s'est terminée. Angoissé. Un troisième mot qui accompagnait le patron tout au long de la journée parce qu'il devait encore subir une nuit pénible.