Chose promise, chose due.
Le patron l’avait promis : si l’opération réussissait, il retournerait à ce couvent, caché derrière la mosquée Elazhar pour remercier le saint vénéré. En fait, il y en plusieurs : Saint Tadros, Sainte Marina, Saint Abounofr et l’eau de puit qui aurait des effets miraculeux. 
C’est surtout à ce dernier Saint que le patron avait promis d’y retourner pour le remercier si l’opération du détachement de la rétine, celle qu’il a subie en mars, réussissait. Et jusqu’à présent, la rétine tient en place. Voit-il mieux le patron ? Non. Mais le fait que la rétine tient toujours en place est déjà une réussite pour l’opération. De toute façon, le médecin le lui avait dit : On ne sait pas comment sera la vue après l’opération mais la rétine doit être recollée sinon … et il n’avait pas continué. C’est comme ça les médecins en Egypte … et partout semble-t-il d’après des amis français actuellement à la pension de la joie. Chaque corps réagirait différemment parait-il ! 
Bref, le patron ne dit pas qu’il voit obligatoirement un miracle dans la réussite de son opération, mais comme il l’avait promis, il est retourné hier à ce monastère caché derrière la mosquée, dans des ruelles impossibles. 
La première fois, il n’avait pas trop le moral pour prendre des photos des superbes ruelles qu’il traversait. Il devait se faire opérer le lendemain. Cette fois-ci, avant de s’aventurer dans ces endroits magiques, il a téléphoné à sa copine Josiane, Ballade égyptienne, pour lui proposer de l’accompagner, sachant qu’elle adore ce quartier et surtout pour lui montrer ce monastère dont elle ignorait l’existence. 
Il savait qu’elle ferait des superbes photos puisque avec son appareil photo, elle a vraiment le don de prendre des moments de la vie du petit peuple très expressifs.
Lui, le patron était plus attiré par ces ruelles qui s’entortillaient comme un serpent millénaire qui se réveille petit à petit. Là au moins, pas de voitures, vue l’étroitesse des ruelles. En se promenant, le patron est tombé sur des immeubles branlants mais avec des entrées dont le par terre est une vraie œuvre d’art. 
Une fois au monastère, le patron a donné une petite enveloppe à l’une des sœurs comme dont pour le monastère. Puis, il a laissé Josiane prendre les photos qu’elle voulait et est allé, lui, invité par une sœur toute de noir vêtue, à l’intérieure d’un salon pour attendre. Allait-on lui demander la raison de sa venue, le « miracle » qu’il avait vécu ? Personne n’est venu pour lui parler ! Juste la même sœur, ou peut être une autre – elles se ressemblent toutes – pour lui offrir un verre de thé et des biscuits. Bon, il a juste gouté le thé et a pensé à sa copine Josiane qui devait s’impatienter. Avant de partir, une petite visite à la boutique du monastère où on vendait des confitures faites monastère du vin fait monastère aussi.
Après avoir rempli leur sac, le patron et sa compagne sont partis continuer la promenade dans les ruelles, s’arrêtant à chaque coin de rue pour prendre des photos. 
Il faisait super beau, presqu’un temps d’automne avec les quelques nuages blancs qui donnaient au ciel et aux ruelles une luminosité superbe. Des scènes de la vie égyptienne tout simple. 
Ça faisait longtemps que le patron n’était plus allé dans ce coin où d’ailleurs son grand-père avait une boutique tenue actuellement par un cousin. 
Bref, après cette belle promenade avec ballade égyptienne, un petit jus était nécessaire au café fichawi en se laissait bercer par le va et vient des vendeurs à la sauvette, sous le regard amusé des touristes qui, eux aussi, se laissent emporter par la foule. 
Aujourd’hui, le patron doit retourner à l’hôpital pour voir son médecin et savoir comment va la dernière opération.