obligé!
Le patron n’a pas encore appris à cohabiter avec son problème d’œil. Chaque fois qu’il doit aller voir son médecin, toutes les idées noires lui passent par la tête. Il a beau se dire que la vie continuera malgré tout, il se rend compte, chaque jour, que son style de vie change petit à petit. Il a beau se dire qu’il ne doit pas se laisser aller à la déprime, à la peur, il se rend compte, chaque jour, qu’il n’est pas aussi fort qu’il ne le pense. Le voilà qu’il se décide enfin à vendre sa voiture. Il est sûr maintenant qu’il ne pourra plus conduire. Même s’il détestait conduire, il avait au moins le luxe de décider, quelque fois, de laisser sa voiture et de prendre un taxi. Maintenant, il est obligé. Obligé ! Un nouveau mot avec lequel le patron doit apprendre à vivre au quotidien. Il essaye de voir la vie en rose, mais c’est maintenant un rose voilé d’une profonde tristesse. Qu’a-t-il fait pour mériter ça ? Puis, il se dit : « Et les autres, qu’ont-ils fait pour mériter leur problèmes ? » Mais les autres restent les autres. Il n’arrive pas lui à accepter encore une telle épreuve. Une épreuve certes. Mais pour prouver quoi ? Qu’il est fort ? Qu’il gardera son optimisme ? Qu’il sera toujours souriant malgré tout ? Facile à dire ! Il devra désormais cohabiter avec son œil malade. Encore une visite aujourd’hui à ce médecin, encore des heures d’attente et d’angoisse, encore une visite éclaire avec un verdict qu’il craint chaque fois un peu plus. Il pensait que ça allait être plus facile. Mais ce ne l’est pas