Quel avenir ?
Que devient le patron ? Que se passe-t-il à la pension de la joie dernièrement ? Plein de questions tournent dans la tête des amis et lecteurs de la pension de la joie. Ben, tout simplement, le patron déprime !!! Quoi ? Le patron de la pension de la Joie déprimerait-il ? Aurait-il décidé de changer le nom de sa célébrissime pension pour la baptisée ‘La pension de la déprime’ ? Non, loin de là ! La cause de sa dépression n’est certainement pas sa casquette « patron d’une pension », mais plutôt à cause de celle « professeur de français en Egypte ».
Dernièrement, le ministère de l’éducation en Egypte a décidé d’intégrer un nouveau système dans l’enseignement, (encore un de plus), système en perpétuel changements et modifications depuis plus de vingt cinq ans. Le dernier changement donc vise à installer le système du portfolio. L’élève devra passer douze contrôles par mois pour chaque matière étudiée en classe pour évaluer son travail. Jusqu’à là, c’est encore digérable, difficilement certes, mais digérable quand même. Le truc c’est que, sur chaque compétence, l’élève devra passer trois épreuves par mois. Prenons le français pour être plus clair : L’élève devra passer trois contrôles de grammaire, trois de rédaction, trois de compréhension de texte, trois de vocabulaire et roman. Vient ensuite la part du professeur : Celui-ci devra corriger tous ces contrôles, relever les notes sur un registre, puis à la fin du mois, ne relever que la meilleur note de chaque compétence. Donc si un élève a eu en grammaire un 2 sur 5, puis un 5 sur 5, puis un 0 sur 5 durant le mois, le professeur devra marquer toutes ces notes sur son registre de note mais ne devra mettre que la meilleur note obtenue sur le bulletin de note de l’élève, c'est-à-dire 5 sur 5 en grammaire. Le professeur aura passé des heures et des heures de corrections pour rien et l’élève, le petit chéri, sera tout heureux d’avoir obtenu la meilleure note pour chaque compétence. Le résultat est donc clair : Il suffira à l’élève d’étudier une fois par an pour obtenir sa meilleure note, ne rien faire ensuite durant le reste du mois. Mais ce n’est pas encore fini chers amis ! Les notes de travaux d’années, comptent désormais 50 pour cent de la note finale, celle de la fin d’année. Vu que, pour chaque matière, la moyenne de réussite est de 50 pour cent, voir de 40 pour cent pour quelques matières, et vu que l’élève aura obtenu les meilleures notes de ces fameux contrôles continues durant les six mois de l’année scolaire, les petits chéris égyptiens seront sûrs désormais de « devoir » passer à l’année suivante sans le moindre risque d’échec scolaire. Merveilleux n’est ce pas ? On aura résolu ainsi définitivement le problème de l’échec dans la totalité d’un pays par un simple coup de baguette magique grâce au fameux portfolio. Quant aux professeurs, ils auront passé la totalité de leurs jours et de leur nuits à corriger comme des malades des copies, à donner des notes, à faire des calculs interminable dépourvus de toute logique, pour contribuer ainsi à la chute totale de toute une génération, voire, à multiples générations. Ce système « très intelligent » est déjà appliqué dans toutes les écoles primaires d’Egypte et bientôt dans tous les collèges et lycées à cursus égyptien. Y a de quoi déprimer, non ?