En attendant les Gaulois

Publié le par nagui chehata

Les Gaulois débarquent cette nuit à la pension de la joie ! En attendant leur arrivée, le patron devait surtout terminer quelques courses : tout d’abord, aller à la nouvelle et très moderne gare routière située au plein centre du Caire pour réserver les billets de bus pour leur voyage au désert blanc. Pas facile de trouver la gare qu’on a eu le soin de bien cacher quoique centrale ! Pour y arriver facilement, il avait opté de laisser sa voiture (de nouveau en panne d’ailleurs) et de prendre un taxi. Trafic inimaginable, mais, quand on vit au Caire, on fini toujours par arriver là où on veut. Deuxième problème : trouver la porte d’entrer de cette immense gare. Là, c’est un autre défi à relever. Heureusement que le chauffeur connaissait et après un tour complet autour de la fameuse gare, le patron s’est trouvé devant un bâtiment ultra moderne qui détonne fortement avec la poussière répandue sur les murs de tout le quartier. Au guichet, une employée, sans un sourire, même pas le regard qui croise celui du patron, sinon elle ira à l’enfer (et ça sera pas plus mal d’ailleurs), lui demande si les passagers sont égyptiens. Le patron s’étonne de la question mais fini par répondre qu’ils seront un égyptien et trois français. Ok. C’est vingt cinq livre pour l’égyptien et trente pour le français !!! Allez voir pourquoi !!! Mais ça rentre dans la non logique égyptienne pour laquelle il ne faut surtout pas se casser la tête et comprendre. 

Il ressort de ce bâtiment de rêve pour replonger dans le bruit et saute dans un taxi crasseux conduit par un vieux papy souriant ! Heureusement que ça existe encore des papys souriants malgré le stress des rues du Caire. Le patron se dirige alors, un nœud à l’estomac, à l’hôpital, pour sa visite de routine pour son œil. Il arrive cinq minute après le début des inscriptions de la liste d’attente : Il est le numéro quinze ! Il est encore huit heures trente cinq du matin. L’infirmière en rose lui dit que ça ne sera pas avant une heure trente de l’après midi, vu que le médecin n’arrive qu’à midi trente. Que faire alors dans ce matin brumeux du mois de Janvier. Retourner à la maison serait une folie. Il téléphone à une amie qui habite un super appartement avec vue panoramique sur le zoo et lui dit qu’il  a quelques heures de libres. Quoi de mieux qu’un petit déjeuner sur sa terrasse au soleil entre deux vieux copains qui ont rarement le temps de causer tranquillement. L’amie vient d’avoir un bébé et son nouvel appartement est une beauté. Les voilà installés sur la terrasse, admirant la forêt du zoo, mangeant des œufs à la bastermi et du fromage blanc aux épices variés, buvant des cafés, refaisant le monde ! Quelques heures de discutions intimes comme le patron aime. Puis, il disparait de nouveau dans un taxi pour se retrouver dans l’hôpital. Pas la moindre chaise pour s’asseoir. Il a toujours les mains moites de peur d’entendre une mauvaise nouvelle : c’est la première fois depuis son opération que le médecin ne le voit plus depuis trois mois. Qu’est ce qui aurait pu  se passer durant ces trois mois ? La rétine serait-elle encore en place ? Les fibroses n’auraient-elles pas repris ? Une mauvaise nouvelles l’attendrait derrière cette porte qui s’ouvre et se referme de temps en temps ? que ferait-il si on lui dit qu’il devrait se faire opérer de nouveau ? Et ce voyage au désert blanc qu’il avait promis aux Gaulois ? Devrait-il l’annuler ? Il trouve enfin une chaise, s’assoit, puis se relève au bout de quelques minutes ne tenant pas sur place et ayant besoin d’air. Il se pose près de la baie vitrée de l’hôpital. De là au moins, il pourrait observer les gens qui rentrent et qui ressortent. Ça pourrait le distraire un peu. Il a marre d’angoisser comme ça. Chaque fois c’est pareil. Il entre enfin chez le médecin. Il a honte de ses mains moites en le saluant. Celui-ci l’ausculte, et lui dit que tout va bien. Rendez vous dans trois mois.

Le patron ressort, il appelle sa mère, lui dit les nouvelles, saute dans un taxi et rentre enfin à la maison. Il s’écroule sur le canapé. Maintenant les Gaulois peuvent arriver en paix. Ils pourront enfin passer la semaine dont ils rêvaient depuis longtemps. Titi arrive, sentant probablement la décompression du patron, s’écroule elle aussi sur le patron qui s’endort bercé par ses ronronnements.

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N
@Haykel. waou, je ne savais pas que j'avais des lecteurs même à dakkar ! c'est génial. Puisque vous êtes au caire actuellement on doit bien sur se rencontrer. <br /> voilà mon adresse e mail perso que je consulte tous les jours plusieurs fois. <br /> naguichehata@hotmail.com<br /> écrivez moi et qu'on se décide où et comment se rencontrer. <br /> Je vous passerai quand vous m'écrirez mon numéro de portable. <br /> @Manuel. enfin de tes nouvelles! Eh oui, j'ai déjà transmis ton message à Hatem qui se rappelle bien de toi et de ta gentillesse. Il a envie lui aussi que vous retournez vite nous retrouver à la pension de la joie. <br /> Projet de voyage en france? oui! en aout et dès que j'aurai mes dates je te les dirai.
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M
Cher nagui, quel bouillement de vie, d'émotion, chaque visite à ton blog est source de joie et parfois de tristesse. je voudrais que tu assures Hatem de ma solidarité par rapport aux dures épreuves à Gaza, je suis révolté par la complicité des gouvernants et des provocateurs qui laissent s'installer cette horreur. Courage à lui, et merci à toi de nous faire partager ces moments de protestation. Je suis très heureux pour toi que ton oeil aille bien et j'attends des nouvelles de ce voyage de "gaulois". Je me languis du Caire, d'Héliopolis et de toi. Viendras-tu en France cet été ? Nous t'accueillons bien sur. Je t'embrasse. manuel
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H
bonjour<br /> content de voir que la santé est bonne, on vous suit depuis dakar, en ce moment on est au caire depuis 4 mois, et on tient a connaitre la pension de la joie pour partager qq moment de bonheur.<br /> a tres bientot
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Z
Nagui, je suis contente que ton problème oculaire semble se stabiliser; j'allais dire "méfie-toi du froid" ... mais il ne fait pas -5° chez toi ... donc tu es à l'abri de ça! Allez, "sursum corda", ça ira de mieux en mieux, faut y croire.<br /> Bises, <br /> Claire ( qui en a tellement marre de cet interminable hiver !)
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C
FANTASTIQUE C'EST
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