Désert: le départ
Le patron avait fait sa connaissance par hasard lors l’une de ses visites non organisées qu’il avait faites au désert blanc dans le passé. Le patron avait débarqué à Bahareya, la première Oasis en allant vers le Sud, et à l’arrivée du bus, il était tombé sur ce jeune qui lui proposait un tour dans le désert. Le patron l’avait tout de suite trouvé sympa et avait accepté sa proposition. Il ne l’a jamais regretté. En effet, Khaled s’était montré d’une grande efficacité et le séjour du patron était une merveille. Depuis, à toute occasion, le patron conseille à ses amis d’avoir recours à Khaled : il lui téléphone quelques semaines avant pour lui dire que tel ou tel ami débarque. 
Cette fois-ci, le patron lui avait aussi téléphoné pour lui dire qu’il arriverait avec ses clients et Khaled l’attendait avec sa voiture toute équipée pour se diriger directement vers le désert et profiter de deux journées complètes. Un petit tour au commissariat pour les passeports, un arrêt rapide pour acheter les belles couvertures en laine de chameaux en vente à très bon prix, puis l’aventure commence. Après avoir dépassé le désert noir qu’ils visiteraient à leur retour, Khaled s’est arrêté près d’une source d’eau pour faire une halte déjeuner : au menu du jour : thon, fromage, œufs, salades,
le tout préparé avec grand amour par son assistant Gomaa ou Vendredi, comme les clients l’ont appelé puisque c’est la traduction exacte de ce prénom difficile à prononcer pour un Français. Vendredi, jeune de Bahareya a suscité l’admiration des clients et du patron pendant tout le voyage avec sa gentillesse, sa disponibilité, sa timidité et surtout son sourire qui l’accompagnait nuit et jour. Cette timidité semblait disparaitre surtout après un bon coup de rhum que le patron avait ramené avec lui pour se réchauffer la nuit et que Vendredi a fortement apprécié. 
Après cette pause déjeuner, la joyeuse bande s’est dirigée vers les dunes de sable :
un réel jeu pour khaled qui adore faire des folies avec sa voiture sur les dunes. Sensation de bien être extrême avec cette voiture qui glisse comme sur de l’eau. Le panorama est fantastique et les formes que le vent a données et continue à changer chaque jour un peu plus rendent ce désert de dune a perte de vue encore plus vivant et émouvant. 
Là, les clients ainsi que le patron ont découvert un autre Khaled. Un Khaled enfant qui aime sauter dans les dunes, glisser, et faire des folies, oubliant son prestige face à Vendredi qui lui aussi s’éclatait à jouer comme un enfant encore plus fou que son maitre. 
Seuls, ceux qui restaient les plus sages étaient les citadins, c'est-à-dire les clients et le patron qui préféraient se perdre dans ces dunes de sable en se promenant tranquillement et en admirant la beauté du spectacle. 
Une heure de jeu qui s’est vite terminée puisque le soleil commençait à se coucher et que Khaled ainsi que Vendredi devaient installer le campement. Camper en pleine mer de dunes est merveilleux. Là aussi, les clients ont profité pour faire de longues marches sur les dunes, pendant que, loin à l’horizon, Le guide et son assistant terminaient de dresser le campement. 
Dès que le soleil commençait à disparaître, le patron, de nature très frileuse, est vite retourné vers le campement pour commencer un long processus d’habillement, mettant couche de pull sur couche de pull, gants, foulard, bonnet de ski, bref, tout le nécessaire pour pouvoir passer cette première nuit à la belle étoile sans trop souffrir du froid. Sa bouteille de rhum était l’un des plus grands réconforts qu’il avait avec lui. Un diner aux chandelles : riz, ratatouilles, poulet grillé. Le dessert : fruit et la surprise du guide : patate douce le tout cuisiné sur un bon feu de bois. 
Puis, quand les clients ainsi que le patron ne tenaient plus sur place à cause du froid polaire qui s’y installait, ils sont rentrés tous dans leur sac de couchage, puis furent gentiment couverts avec de grosses couvertures en laine de chameaux que Khaled connaissant la froideur des nuits dans le désert avait ramenées avec lui. Nuit passée à la belle étoile donc, ou, si le patron veut être plus précis, aux belles étoiles, parce que, des étoiles, il y en avait des milliers que le patron admirait en sortant timidement la tête de sous les couvertures malgré le froid glacial.