Rencontre dans le désert blanc
L’arrivée au désert blanc est comme l’atterrissage sur la lune. C’est toujours cette impression qui envahi le patron chaque fois qu’il s’est trouvé entouré de ces blocs de rochers blancs. Blancs ? Plutôt dorés au coucher du soleil. C’est aussi ça qui fait la magie de cette endroit que le patron a connu grâce à un collègue français qui travaillait au Caire il ya une dizaine d’années. Le patron était chez son collègue quand il est tombé sur des photos de désert magnifique. Puis, il est tombé vraiment à la renverse lorsqu’il a su que ces paysages magnifiques étaient en Egypte et qu’on les appelait Le désert blanc. Dès qu’il s’est trouvé alors en vacances, il s’est mis d’accord avec son cousin de partir découvrir cet endroit qu’ils ne connaissaient pas encore. La rencontre avec le désert blanc était plus que magique et depuis, le patron retrouve toujours ce sentiment de bien être dès qu’il se trouve entouré de ce musée à ciel ouvert ou la main d’un esprit du désert est passée par là laissant derrière elle toutes les formes d’êtres qui sortent tout droit d’un livre de contes. Etres quasi vivants puisqu’ils changent de formes au fur et à mesure que les visiteurs, enfonçant pas sur pas dans le sable, découvrent les variations avec les couleurs, des formes qui disparaissent, d’autres qui apparaissent, transformant ainsi une tête de lapin géant en aigle menaçant. Le patron, ainsi que ses clients, laissent alors Khaled et Vendredi installer le campement et se faufilent entre les blocs vivants. Puis, comme le froid s’installe vite dès que le soleil disparait, ils retournent tous près de la voiture pour bien se couvrir et pouvoir ainsi affronter cette deuxième nuit dans le désert, où la lumière de la lune se reflète sur la blancheur des roches leur donnant les formes de créatures des ténèbres menaçantes. Puis, dès que l’obscurité de la nuit s’installe, un visiteur inattendu s’approche tout près du campement : un fennec que la faim et la soif ont poussé tout près des humains risquant ainsi sa peau. Il s’approche, hésite, fait quelques pas en arrière, regarde ces yeux qui l’admirent émerveillés, lorgne la casserol d’où sort une bonne odeur de cuisine. Khaled alors, lui rempli un gobelet en plastique d’eau et le lui pose à quelques mêtres du campement. Le fennec s’y précipite et se met à boire sans quitter des yeux ces humains qui l’admiraient. Puis, Khaled lui donne un peu de nourriture. Celui-ci les prends, se sauve pour les manger un peu plus loin, puis revient avec des yeux demandeurs. Il ose s’approcher encore plus du campement, vient sentir les jerricanes, puis attends tranquillement qu’on veuille bien lui donner encore à manger. Difficile à résister à cette créature si fragile sortie de nulle part. La question qui traverse tout de suite l’esprit à ces moments là c’est comment ce fennec qui est à peine plus gros qu’un chat arrive à vivre dans ce désert si aride où même les mouches ne volent pas. Rencontre-t-il, chaque nuit, des humains qui, eux aussi, se montrent généreux et qui le nourrissent ? Le patron, dans ce désert fabuleux, sous ces étoiles illuminées, tout près de ce fennec affamé et attendrissant, se sentait comme Le Petit Prince de St Ex, notamment, ce fabuleux passage de la rencontre entre le renard et le Petit Prince. Il se rappelle, que, tout petit, quand on lui avait lu ce passage où le renard demandait au Petit Prince : s’il te plait, apprivoise moi ! Puis, cette amitié qui se lie petit à petit entre les deux. Puis ce moment terrible de séparation. Le patron avait pleuré en classe et ses camarades s’étaient moqués de lui. Là, le désert lui offrait tout ça d’un coup. Cette nuit, après le départ du fennec, le patron s’est mis dans son sac de couchage, il s’est bien couvert, et a passé quelques minutes en regardant les étoiles. Peut-être trouvera-t-il celle du Petit Prince ?