De nouveau au Caire
Le retour au Caire après un séjour dans le désert blanc est souvent un choc terrible. Durant 48 heures, le patron et ses clients ont eu une telle dose concentrée de paix et de tranquillité que le premier klaxon au Caire semble une attaque terroriste de grande ampleur tuant au passage tous les personnages de contes et de magie des jours passés. Mais c’est aussi ça l’Egypte où l’on passe d’une extrême à l’autre en un clin d’œil. Il est vrai que pour les Gaulois, ainsi que pour le patron, le confort retrouvé à la pension de la joie était leur plus grand réconfort. Prendre une douche chaude, trouver le diner préparé avec beaucoup d’amour par Hatem, être assis sur des chaises, pouvoir dormir dans un lit bien au chaud, tout cela devient alors très appréciable après un séjour pareil. Seule la magie du désert reste une expérience à part. C’est pour cela que le lendemain, le patron a préféré faire des visites en hauteur et en toute tranquillité. Il avait vu déjà sur le blog de son amie Josiane, que la tour du Caire avait été renouvelée et que désormais on pouvait la visiter. Journée ensoleillée, presque trop chaude pour cette saison de l’année, le patron ainsi que les Gaulois se sont trouvés alors au pied de la tour du Caire. Là, de nouveau, la honte : deux prix sont affichés : 65 livres pour étrangers, 20 livres pour égyptiens. Ça ne semble pas juste mais c’est aussi un moyen d’encourager les égyptiens à découvrir leur pays sans trop se ruiner. La vue d’en haut est une merveille s’il y a du soleil et c’est la meilleur façon de voir toute la ville du Caire. Mais, pas moyen de voir les pyramides à l’horizon. Trop de brouillard ce jour là. En bas, à 187 mètres, la ville grouille de vie, des voitures klaxonnent et l’image du désert de la veille disparait petit à petit des yeux du patron comme engloutie par le brouillard et la pollution du Caire. Ensuite direction un autre lieu que le patron n’avait jamais visité jusqu’à présent : Le Nilomètre. Situé sur l’Ile de Roda au Caire, c’est une vrai oasis, encore une, où règne une paix et une fraicheur très reposante. L’endroit est très vert et le patron se croyait un peu dans une ville de l’extrême orient. Juste avant l’entrée du Nilomètre, le patron a été agréablement surpris de tomber sur une statue qu’il connaissait bien : c’est celle d’Om Kalsoum, la célébrissime chanteuse Egyptienne disparue en 1974, statue en bronze, sculptée par son oncle Adam Henein dont le patron a déjà parlé dans son blog. Cette statue a été offerte par le sculpteur au musée d’Om Kalsoum, situé à coté du Nilomètre. Le patron, était, tout naturellement très fier de voir l’œuvre de son tonton chéri, posée là, toute rayonnante et glorieuse à côté d’un endroit si important qu’est le Nilomètre. Important ? Certes, parce que, grâce aux explications d’un guide du coin, ce Nilomètre date d’une dizaine de siècles. Construit pour mesurer le niveau du Nil chaque année et décider ainsi les impôts sur les paysans. Si le niveau du Nil atteignait seize coudées au moment de la crue du Nil, le Khalife demandait les impôts. Si le fleuve n’arrivait pas à ce niveau, cela voulait dire que les paysans n’avaient pas eu une bonne récolte. Si la lecture dépassait les seize coudées, c'est-à-dire que le Nil avait inondé les terres et que les plantations n’étaient plus bonnes. En fait, jusqu’à la construction du Haut Barrage à Assouan, ce petit bâtiment qu’est le Nilomètre a géré l’économie de toute L’Egypte pendant des siècles. La Gauloise, qui, elle, fait de l’égyptologie approfondie depuis beaucoup d’années, a ajouté que cette mesure, c'est-à-dire les seize coudées, était également respectée à l’époque des pharaons. Le patron, ce jour là, a découvert des informations qu’il ignorait jusqu’à présent. Juste à coté du Nilomètre se trouve un très joli palais, Le palais Minesterly, où habitait un pacha autrefois et qui est transformé actuellement en salle de spectacle pour concert de piano et de musique de chambre.
Après cette belle promenade, Les Gaulois commençaient à avoir faim. Pourtant, le soir, ils allaient bien manger puisque le patron les invitait chez ses parents à l’occasion de l’anniversaire du père du patron. Mais, un petit snack au Pékin, le resto bateau amarré de l’autre coté du Nilomètre était bien apprécié par tous. Il fallait quand même garder les traditions françaises et ne pas rater un repas comme ça. Le Pékin est un des meilleurs restos chinois qu’on trouve au Caire et où la vue sur le Nil est magnifique ainsi que la déco est très bien faite.
Mais, ce soir là, il fallait encore partir vite à la pension, se changer pour repartir chez les parents du patron pour célébrer les 80 ans du père du patron. C’est devenu désormais une tradition : l’année dernière, à la même époque, les Gaulois étaient là et ont aussi fêté avec la famille du patron l’anniversaire du Dr Chéhata. Cette année, il y avait aussi l’ami alexandrin comme l’année dernière et un Tonton au patron vivant au Canada, de passage au Caire. Pour l’occasion, les Gaulois avaient ramené un bon vin français, un Château neuf du Pape, à 15 pour cent ! Une bouteille que toute la joyeuse bande a déglutie en appréciant les effets de l’alcool. Un bon gâteau, des bisous à cet homme fabuleux qu’est le Dr Chéhata pour ses années à venir. Qu’il rayonne toujours de vie d’amour et de gaité comme il l’a toujours fait !