Les "bourgeois gentils égyptiens"
Le patron de la pension de la joie aime souvent montrer le coté bourgeois de L’Egypte. Il sourit gentiment quand les chaines françaises ou autres montrent Le Caire avec les ânes qui tirent des charrettes, des bus bondés à craquer, des femmes voilées dont on ne voit que dalle, etc.
Oui, certes, tout cela existe en Egypte, mais ce n’est pas seulement ça ! Il y a aussi une certaine classe sociale qui ne se promène pas à dos d’ânes, qui n’ose même pas courir derrière un bus pour y monter et dont les femmes ont le droit de se promener dans la rue sans se couvrir les cheveux. Le patron en fait partie.
Mais, cette classe sociale, même si apparemment vit dans une bulle, est loin d’être comparée à ces bourgeois d’Europe qui sont souvent critiqués par le prolétariat. Ici, en Egypte, ces bourgeois en bavent aussi pour avoir un niveau de vie décent, travaillent nuit et jour, partent s’expatrier pour quelques années pour pouvoir se permettre une vie correcte et un niveau d’éducation élevé pour leurs enfants.
Et pour avoir un niveau d’éducation élevé, il faut mettre les enfants dans des écoles qui coûtent cher, voire très cher. Mais dans ces écoles où travaille le patron, on n’oublie pas non plus les plus pauvres. Chaque année, « les écoles qui coûtent cher » organisent des Kermesses pour ramasser des fonds pour des associations d’aide au développement dans les zones rurales. Cette année, l’école a organisé donc
cette kermesse dont le titre était « Un toit pour toi ». En réalité, ce sont les élèves de toute l’école, du primaire jusqu’au lycée qui ont tout organisé, avec leurs professeurs, ont pensé aux jeux, ont construit des jeux, ont vendu les billets pour leurs amis et amies d’autres écoles, ont vendu les billets de tombola, se sont mis d’accord pour trouver des cadeaux, des sponsors, se sont improvisés DJ. Bref, ils se sont
donnés à fond pour avoir le plus d’entrées et le minimum de dépenses. Une journée donc qui a réuni petits et grands, de cette classe faussement appelée « bourgeois du Caire ». Oui, les bourgeois du Caire ont beau être bourgeois, mais restent égyptiens au plus profond d’eux sans oublier leurs compatriotes qui n’ont pas les mêmes chances dans la vie.