Fête des mères
Le patron a rarement parlé de sa mère sur son blog. Aujourd’hui, à l’occasion de la fête des mères en Egypte, il se dévoile un peu plus à ses lecteurs et amis, et se décide à en parler. Comme, il savait que ce samedi 21 mars il n’aurait pas un moment de libre, entre ses sept heures de cours à l’école et des cours privés le soir, il a préféré, lui, fêter ça, hier, en toute tranquillité avec sa mère chérie et son père. Mais tout cela n’explique pas encore pourquoi le patron n’a presque jamais parlé de sa mère sur le blog. L’histoire commence il y a très longtemps, déjà il y a bien quarante six ans, quand sa mère et son père se sont rencontrés et ont décidé de se marier et donc d’avoir des enfants. Elle savait le risque qu’elle courait en se mariant avec un homme tel que le père du patron : Il est petit de taille, a un corps déformé et pouvait naturellement avoir ça dans les gènes puisque c’était de famille et que sa sœur et sa mère (donc la tante et la grand-mère du patron) avaient, toutes les deux, la même taille et la même forme physique). Mais l’amour et surtout la personnalité rayonnante du père du patron a fait que ce mariage se concrétisa. Fruit de cet accouplement, est né le frère du patron, et combien fut grande la joie de la jeune maman quand elle a découvert que son fils ainé était « normal ». Il ressemble plus au coté maternel, donc grand, bien fait, bref, selon les normes de la société. Il pouvait donc avoir une vie heureuse. Puis, comme toutes les mères ne veulent pas que leur fils grandisse seul, elle a décidé de tenter le diable une deuxième fois et de retomber enceinte. Mais là, boum : Le patron est né ! Et il ressemble comme deux gouttes d’eau à son père ! Donc, non conforme aux normes et aux critères de la beauté imposés par la société. Sa vie, à ce pauvre petit bébé, était donc vouée à l’échec ! Depuis, et cela dure encore, la mère du patron a vécu avec un sens de culpabilité envers son fils cadet, donc envers le patron, ce qui a généré, du coup, un protectionnisme exagéré. Le patron, certes, a souffert de sa forme physique, notamment durant la période de l’adolescence quand il voyait que tout ses camarades de classe « continuaient leur croissance et que lui avait arrêté la sienne à 12 ans », mais grâce à son père, à l’humour exceptionnel de cet homme sur sa taille et son corps, le patron a appris à se moquer de cette coquille que la nature lui avait donné, voire, à en jouer. Mais, voilà que la mère du patron, elle n’a jamais fait ce cheminement, et ne le fera jamais probablement. Elle vit toujours dans ce sens de culpabilité, pense qu’elle ne sera heureux que lorsque son fils chéri trouverait une femme qui l’aimerait et qui pourrait s’occuper de lui, voire, le protéger après elle. Relation mère-fils qui va d’un extrême à l’autre sans interruption : Amour de la part du patron, toujours suivi de self-défense contre une mère trop possessive. Plus il l’aime, plus il l’a fuit. Bref, relation qui verra encore des hauts et des bas pires qu’une montagne russe. Hier donc, le patron est allé, comme chaque année, lui acheter Le cadeau qu’elle adore : un bouquet de fleur ! Il faut dire que la fête des mères en Egypte coïncide avec le début du printemps et que du coup, ce sont surtout les fleuristes qui font fortune ce jour-là. Bonne fête des mères pour toutes les mamans que le patron connait et surtout pour la sienne qu’il adore tant.