Les deux Josiane(s) du patron
Trois heures du matin ! Le patron se réveil : dans la chambre à coté, la chambre numéro 1, Jo s’active pour se préparer au départ. Retour en France. Déjà ? Le patron téléphone à Tamer, le chauffeur de taxi pour s’assurer qu’il passera bien à quatre heures la chercher et l’amener à l’aéroport. Il referme les yeux en pensant à ces dernières heures passées avec cette cliente hors paire. Pour sa dernière journée au Caire,
Le patron lui avait proposé de déjeuner au Jardin d’El Azhar. La veille, il avait téléphoné à leur amie commune, Josiane, Ballade Egyptienne, pour lui proposer, à elle aussi, de les accompagner. Marrant : Josiane avait eu la même idée et voulait aussi passer cette dernière journée avec Jo au même endroit. Rendez-vous donc à quatorze heures devant la porte d’entrée. Ainsi, le patron s’est retrouvé, pour ce dernier dimanche du mois de mars, entouré de ses deux Josiane(s).
Meilleur moment de l’année pour visiter cet endroit magnifique qu’est le Jardin. Rarement le patron s’est senti aussi bien. Avec le début du printemps, le Jardin rayonne dans toute sa splendeur.
Il faut dire qu’une centaine d’employés veillent à ce que cet endroit reste propre et très bien entretenu. Pas une feuille par terre, ni même le moindre petit défaut qui viendrait perturber la merveilleuse vue sur le Caire Fatimide qu’offre le Jardin.
L’un des plus beau restaurant du Jardin, parce qu’il y en a beaucoup, sans tomber non plus dans la folie des grandeurs, c’est le restaurant de la vue sur le lac. Lac artificiel, joliment aménagé avec des fontaines qui viennent rappeler le style andalou. On y mange bien, cuisine plutôt libanaise, juste le son des jets d’eau des fontaines environnantes,
le bain de soleil parfait pour retrouver un look d’un été qui s’annonce chaud. Pas un bruit, malgré l’artère principale nord-sud – la rue Salah Salem – à quelques mètres. On se croirait hors du Caire, pourtant,
on est bien là, bien placés pour surplomber le Caire Fatimide avec ses multitudes de minarets, l’imposante silhouette de la Citadelle de Salah el Dine.
Les gens s’y promènent tranquillement dans les allées, les moins fortunés pique-niquent sur le gazon, les couples, beaucoup beaucoup de jeunes couples, assis sur des bancs, se tenant délicatement la main, ou bien touchant gentiment l’épaule de leur partenaire,
rayonnent de bonheur et se soucient bien peu de la présence des autres. Partout dans le Jardin, une petite musique reposante émane d’on ne sait d’où, donnant à tout ce spectacle une ambiance de vraie Eden. Des sorties de classes, peu heureusement, profitent de cette nature, des enfants qui jouent avec leurs professeurs.
Bref, tout témoigne du bien être des visiteurs du Jardin. Un jeu de verdure, de jets d’eau, de fontaines, de collines artificielles qui incite le promeneur à trainer des pieds tranquillement, s’arrêtant en admiration devant telle ou telle vue sur le Caire. Parfois, des scènes de bonheur se passent à quelques mètres,
mais le patron n’ose pas perturber avec son appareil photo. Il préfère garder tous ces petits moments de bonheur de ses compatriotes bien au plus profond de son cœur.
C’est là qu’ils resteront gravés. Désormais, le patron connait bien le Jardin. Après avoir trainé de long en large dans toutes les allées qu’offre le Jardin, après avoir aussi profité de toutes ces scènes de bonheurs et pris en photo ce peuple qui respire enfin un peu d’air pur et qui oublie, pour quelques heures, le stress de la vie au Caire,
le patron propose alors à ses deux Josiane(s), de finir la promenade dans un des restaurants le mieux placé pour prendre un bon dessert et boire un bon café.
Là aussi, l’entrée du resto est magnifique : rien n’est laissé à l’hasard. Tout est fait avec beaucoup de goût sans tomber non plus dans le luxe exagéré des hôtels cinq étoiles. Restaurant avec vu panoramique, encore une, sur le Jardin lui-même, et sur les minarets du Caire.
De loin, la silhouette de la grande pyramide apparait dans la brume entre deux immeubles. Plus à droite, la tour du Caire se dresse dans le ciel, donnant quelques points de repères aux admirateurs de la grande ville.
La gourmandise est le péché le plus mignon et les desserts offerts dans ce restaurant n’aident aucun visiteur à garder la ligne.
Bien au contraire. Gâteaux tellement beaux qui incitent les deux bloggeuses préférées
du patron à mitrailler la table et les plats de photos, devant le regard amusé des serveurs qui devaient se demander si ces visiteurs n’avaient jamais vu de gâteaux auparavant. Moment magique enfin de coucher de soleil sur le Caire. Un dernier coucher de soleil sur le Caire pour Jo,
en admiration devant tant de paix malgré cette ville, cette vie qu’elle a passée durant trois semaines. Au moment même où le patron est entrain d’écrire ces quelques lignes, Jo est à l’aéroport du Caire entrain d’enregistrer ses bagages pour retrouver La France. Elle reviendra, elle l’a promis, à tous ceux qu’elle a connu grâce au patron. Elle l’a juré à Hatem, le majordome de la pension avec qui elle a énormément sympathisé malgré le problème de langue. Comme quoi, l’amour passe par un regard, par un sourire. L’amour, le sourire, deux qualités premières de cette cliente hors du commun.