Une vie de cactus
Il y a des jours où l’on a envie de ne rien dire. Juste se taire, et vivre comme vivrait un cactus. Pourquoi un cactus ? Parce que souvent le patron a observé ces cactus. Ils sont là, immuables pendant des jours, voire des semaines, sans donner le moindre signe de vie. Parfois même on se demande s’ils vivent ! Ils sont là, vivent sans eau, ou juste avec quelques goutes qui leur tombent d’on ne sait d’où. Puis, un jour, un nouveau petit bourgeon apparaît. Une fleur magnifique se prépare, se développe, puis s’ouvre éclatante comme pour défier la sécheresse et la monotonie de la vie. C’est ce qu’a vécu dernièrement le patron de la pension de la joie. Pendant deux semaines, il n’avait absolument plus rien à raconter. Tout lui semblait d’une banalité et d’une monotonie suffocante. Il guettait la moindre goutte de joie, mais le ciel du bonheur semblait se fermer à jamais. Puis, un beau jour, la vie décide de remettre toutes ses couleurs : Le patron était, pendant tout ce temps de silence, resté fidèle à lui-même : il savait que le bonheur venait toujours avec le partage des petits plaisirs de la vie avec les autres. Chaque fois qu’il sortait, il envoyait une vingtaine de messages à ses amis pour les inviter à se joindre à lui et assister à telle ou telle soirée. Même s’il se sentait vide, même s’il pensait qu’il n’avait rien à leur donner, que sa compagnie n’était plus agréable ni joviale, il continuait à le faire, espérant qu’un jour la fleur défiera la sécheresse. C’est ainsi qu’il a pu passer une journée magnifique avec quelques amis au Mohamed Ali club, ce lieu dont le patron a souvent parlé sur son blog. Cette fois-ci, grâce au nouvel appareil photo que sa copine Josiane (ballade égyptienne) lui avait ramené de France, le patron s’est amusé à prendre plein de photos et à essayer toutes les possibilités que son nouvel appareil lui permettait de faire. Après les trois jours de grosse chaleur que le Caire a vécus, le temps était magnifique et la légère brise qui faisait bouger les feuilles des arbres était plus qu’appréciable. Une journée en toute simplicité, durant laquelle le patron et ses amis ont eu l’occasion de rigoler, de papoter, et surtout de parler profondément de beaucoup de choses qui les tourmentaient. Ces bavardages sur le Nile étaient un vrai moment de bonheur. Chacun avait besoin et envie de vider les petites tristesses qui remplissaient la vie. Ce sont ces moments là où on se sent libres et légers, prêts à affronter d’autres mois de sécheresse aride. Petit à petit, prend place alors un début d’optimisme, une force qui renait comme si elle était passée de l’un à l’autre par un mystérieux système de vases communicants. Alors, la vie commence à redevenir belle, les petits moments de la vie retrouvent leur charme et chaque instant redevient émerveillement !