Le Cabaret

Publié le par nagui chehata

Les rues du Caire, notamment du centre ville, sont pleines d’endroits cachés où dorment de vieilles histoires, telle La Belle au Bois qui ne cherchent qu’à se réveiller grâce à un baiser magique. Samedi, après une merveilleuse journée passée à la piscine, le patron a eu un appel d’une amie l’invitant à passer une soirée dans un cabaret Rue Alfi au centre ville. Le patron avait entendu parfois le nom de cette rue mais il ne s’y était jamais aventuré et ne savait surtout pas où la situer. Il n’avait pas non plus entendu parler d’un cabaret dans ce coin de la ville. Il sait que les cabarets se trouvent plutôt avenue des Pyramides où les richissimes arabes du Golf viennent passer des nuits de folie en dépensant des sommes monstres pour voir telle ou telle danseuse du ventre. Pour le patron, il n’a jamais eu l’occasion, ni l’envie de découvrir ces lieux où la chair humaine devient un produit à qui paie le plus. Mais, cette fois-ci c’était différent : il ne s’agit pas d’une soirée ordinaire, ni d’un cabaret à l’égyptienne : Le centre culturel espagnol avait programmé un spectacle invitant trois artistes espagnoles « Les Divinas » pour animer une soirée cabaret comme dans les années quarante en Europe ! Pour cela, l’organisateur avait choisi un lieu insolite : un vieux cabaret fermé depuis des dizaines d’années. Il fallait bien demander à plusieurs magasins avant de tomber sur quelqu’un qui connaissait bien l’endroit puisqu’il y avait travaillé jadis en tant que serveur avant que le cabaret ne ferme ses portes. Une fois arrivé devant le cabaret, le patron est tombé sur une enseigne « Théâtre Shehrazad », un tapis rouge crasseux couvrait les marches de l’escalier qui emmenait les visiteurs au deuxième étage. A l’intérieur, c’est le choc le plus incroyable qu’on puisse avoir : Le patron a eu l’impression d’être retourné soixante ans en arrière : une salle de théâtre très joliment décorée avec des dessins et une architecture kitchs, des tables autour desquels des groupes de gens discutaient, une piste au beau milieu de ce monde sur laquelle des couples habillés à l’ancienne faisaient des pas de danses d’une autre époque. Puis au fond, une scène illuminée sur laquelle jouaient les musiciens un air de Jazz que beaucoup de personnes semblaient connaitre. Un brouhaha monstre tourbillonnait dans la salle et le patron, ainsi que l’ami alexandrin qui l’accompagnait avait du mal à en croire leur yeux ! Quelle opposition avec les scènes de la rue, juste à deux mètres de là, où le peuple était assis sur les bancs et sur le gazon du petit parc, les femmes couvrant leur tête, leur bras, leur yeux, et tout ce qu’elles pouvaient couvrir, les hommes assis en bandes observant tel ou tel bout de jambe qui apparaitrait par hasard d’une fille aux pas pressés. Ici, dans le cabaret, un autre monde vivait à cent à l’heure. Des filles super sexys se promenant entre les tables pour vendre des paquets de cigarettes, des serveurs portant des bouteilles de bière ou de vin à une clientèle qui s’éclatait avec un spectacle d’un autre monde : Les Divinas sont vraiment divines ! Des chansons à faire danser ceux qui ne savent rien en danse, des paroles suaves, des mouvements équivoques, bref, on ne se croirait certainement pas en Egypte, ou, du moins, pas en Egypte en 2009. Les Divinas ne chantaient pas seules : The Riff Band, un groupe très connu en Egypte dans lequel chante un super ami au patron, Ahmed Harfouch. Lui aussi, chante du Jazz depuis des années et est devenu une célébrité dans ce milieu là. Harfouch était tout content de voir apparaître devant lui le patron qui l’a surpris en le prenant en photos. Puis, pour le plaisir du patron, ils ont posé ensemble pour une photo souvenir ! Pour ce soir là, le patron avait vraiment envie de boire une bonne Stella fraiche, surtout que les jus que le cabaret offrait étaient dégueulasses. Il s’est laissé alors allé au plaisir d’une bonne Stella, juste une, la buvant avec beaucoup de plaisir. Une soirée qui a fini en beauté et malgré la fatigue du patron de sa journée piscine, il s’est déchainé sur scène jusqu’à une heure bien tardive de la nuit. Les Divinas sont reparties en Espagne, mais grâce à cette soirée, ce cabaret commencera une nouvelle vie maintenant que les organisateurs ont découvert ce lieu hors du temps. Plusieurs projets y verront le jour. Une gloire du passé resurgira d’entre les cendres. Le patron est parti de ce lieu magique, décidé d’y retourner en plein jour très bientôt pour essayer de prendre quelques photos et raconter l’histoire de ce cabaret.

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M
Trop bon !<br /> Au prochain passage au caire je fais un detour par ce lieu qui m'a l'air magique.<br /> Studio de tournage parfait apparement ;)
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J
Chat alors, chacrée soirée !! Très raisonnable la stella ! si tu veux, tu pourras emmener tes 2 josiane dans ce lieux de perdition, josiane la journée et moi la nuit lol, dans 15 jours hi ! hiiii !
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C
Quel chanceux ! Ca vaut le coup de rester au Caire l'été ! Bises de Céline (de Montreuil)
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P
Bon anniversaire pour le blog, post raffraichissant et bisous de Paris....
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J
de jour quand tu iras ,tu m'appelle !deux regards différend sur le mème sujet ça sera interressant !
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