Borsa la verte !
La compagnie de tourisme offrait aussi une journée dans une autre ville, très célèbre par la verdure, un dépaysement total et un grand luxe pour les pauvres égyptiens privés de cette couleur et qui baignent nuit et jour dans du jaune (même le ciel commence à jaunir au Caire avec toute la poussière de la ville). Une journée donc à Borsa la verte, ainsi nommée pour sa couleur verte et les arbres qui couvrent ses montagnes. Départ à sept heures du matin de l’hôtel après un bon petit déjeuner en direction du sud d’Istanbul vers un port d’où le bus monte sur un bateau et traverse la région la moins large de la mer. Ambiance festive et le patron ainsi que ses amis commencent à sympathiser avec les autres égyptiens qui faisaient le même voyage qu’eux et avec qui ils n’avaient pas encore eu le temps de parler vraiment. Tous sont sous le charme de la propreté de la ville, du paysage, de la nature. Tous se demandent pourquoi l’Egypte ne peut pas être aussi propre. Tous ont un petit goût d’amertume de remarquer à quel point un pays comme la Turquie a réussi à dépasser de loin le nombre de touristes qui visitent l’Egypte à savoir, seize millions de touristes en Turquie pour douze millions seulement de touristes en Egypte par an, malgré la richesse de l’histoire pharaonique et de ses monuments. Le voyage, après la traversée du détroit, dure encore une heure pour enfin aboutir au pied d’un téléférique. Là, une heure de queue est nécessaire pour enfin pouvoir monter les deux milles mètres d’altitude vers la destination finale. Bien que le patron souffre de vertiges à cause des hauteurs, il a quand même osé se lancer dans cette petite cabine qui porte une trentaine de personnes et admirer le paysage tranquillement en montant vers les sommets. Il ne pouvait pas montrer sa peur devant ses amis : il n’aime surtout pas montrer ses points de faiblesse aux autres et en rit même pour les surmonter. La montée dure une vingtaine de minutes et plus on monte on découvre la beauté du paysage. Malgré la peur de la plus part des gens (c’est quand même angoissant ces trucs là), ses co-voyageurs admiraient tous ses arbres qui couvraient la montagne. Plus le patron s’élevait dans les cieux, plus l’air devenait plus limpide, les couleurs plus nettes, les arbres plus grandioses comme si la nature mettait ses plus belles couleurs loin des hommes et de leur présence nuisible. A un moment donné, le patron oublie ses peurs et ses angoisses et sent une telle harmonie avec cette nature envoutante. Une fois arrivé à destination, le patron sort du téléférique pour rester frigorifié sur place : La température est bien fraiche et il n’a pas pensé apporter avec lui un pull pour cette journée en hauteur ! Mais, les Trucs savent profiter de tout. Dès la sortie du téléférique, des vendeurs de pulls, de châles en laine offrent aux Egyptiens qui grelottent, leurs marchandises. Les Co-voyageurs du patron avaient pensé à ramener avec eux des pulls, mais ni ses amis, ni lui, n’avaient eu ce reflexe. Allez, un peu d’air frais ne ferait aucun mal ! Ils se dirigent donc vers le resto réputé du coin. Les arbres sont merveilleux, et l’odeur de la viande grillée envahi la montagne : en effet, les Turcs adorent griller la viande et le resto du coin offre à ses clients un repas inoubliable : Le propriétaire du resto apporte pour chaque table, des portions de différentes viandes crues, que les clients assaisonnent avec les épices à tables. Puis, chaque table a son barbecue et les clients eux-mêmes s’amusent à griller leur repas ! Tout cela donne une ambiance plus que sympa, et malgré la fumée de la grillade qui émane de partout, le patron ainsi que ses amis ont passé un après midi inoubliable. La viande était très bonne, les salades fraiches et le yaourt excellent ! Oui, vous avez bien lu : Les Turcs ont cette bonne habitude d’accompagner la viande avec du bon yaourt pendant le repas ce qui aide considérablement à la digestion. Une fois le repas terminé, le patron s’est laissé perdre un peu dans la nature, pour admirer, encore plus tranquillement le paysage. Puis, de nouveau, il devait faire la queue pour reprendre le téléférique et redescendre sur terre le ventre bien plein et les yeux bien remplis de milles couleurs.