ça ne finit pas !
Le patron est dans tous ces états : il revient tout juste de rentrer de l’hôpital où il accompagnait son pauvre papa qui s’est tout bêtement fracturé les deux jambes en glissant dans la salle de bain. Aujourd’hui, à dix sept heures, après être retourné de chez ses parents et vu son père qui commençait à aller mieux, sa mère lui téléphone pour lui dire que son père avait glissé dans la salle de bain, et qu’on le transportait vite à l’hôpital. Le patron alors a eu une drôle envie de vomir tellement il a eu mal pour son père et a sauté dans sa bagnole pour se diriger à l’hôpital. Arrivé juste avant l’ambulance, il a dû s’engueuler avec un chauffard qui se garait en double fil devant la porte de l’hôpital pour lui faire comprendre qu’une ambulance n’allait pas tarder d’arriver. Le chauffard, n’a pas voulu bouger au début, mais quand il a vu que le patron savait bien gueuler et que l’ambulance était juste là entrain d’essayer de se garer difficilement, il a quand même daigné bouger con c… ! Une fois la porte de l’ambulance ouverte, le patron a trouvé son père en état de choc, livide, et hurlant de douleur. Ils ont vite emmené le père du patron aux urgences, puis radiographie : conclusion : Les deux jambes fracturées au niveau du genou. L’une au dessus et l’autre au dessous du genou. Le père du patron souffrait terriblement et le patron avait du mal a retenir ses larmes devant les gens. Le monde s’écroulait autour du patron : Qu’allait devenir son père avec les deux jambes fracturées ? Comment allait-on s’occuper de lui ? Il a vite chassé ces idées pour le moment et essayait de se concentrer sur ce qu’ils devaient faire pour soulager son père. Les médecins ont décidé alors de lui mettre une attèle pour chaque jambe. Mais comme le père du patron souffrait beaucoup, le médecin voulait lui donnait une injection pour calmer ses douleurs. Le patron a tout de même préféré téléphoné à son frère au Canada, anesthésiste, parce qu’il savait que c’était la seule personne au courant de tous les problèmes de santé du père du patron et ce qu’il pouvait prendre comme médicament. Le choc a été violent aussi pour le frère du patron. « Est-ce que je dois venir au Caire ? » Non ! Ça ne servira à rien pour le moment ! Bref, une fois qu’on a donné un calmant au père, le médecin a commencé à mettre la première attèle sous les cris de douleurs du père du patron. Le patron n’en pouvait plus, et une fois que le médecin allait s’attaquer à l’autre jambe, le patron a préféré sortir des urgences parce qu’il ne supportait plus voir et surtout entendre son père souffrir de la sorte. Tout cela a duré trois bonnes heures. Puis, une fois les deux attèles placées, le père du patron commençait à reprendre ses souffles et même à rigoler avec les infirmiers. Quel courage a cet homme qui a tant souffert durant toute sa vie de plusieurs problèmes de santé et notamment de plusieurs fractures. Une fois installé dans la chambre de l’hôpital, le père du patron avait juste envie de dormir. Le contre choc probablement. Avec sa mère, le patron a essayé de dresser la liste des choses dont ils auraient besoin à l’hôpital (puisque la mère du patron allait passer la nuit pour accompagner le père). Malgré le peu de concentration dont tout le monde souffrait vu le choc rapide de ces évènements, le patron a gribouillé sur un bout de papier ce qu’il devait rapporter le lendemain et est reparti pour rentrer chez lui bien que le couvre feu soit installé depuis deux heures déjà. Rues désertes, mais quelques contrôles d’identité sur les grandes places. Le patron lui n’a pas été contrôlé. Il n’a apparemment pas la tête d’un voyou, mais ce soir, il se sent comme un zombie. Que va-t-il faire dans cette nouvelle situation ? Comment pourrait-il, sa mère et lui, s’occuper d’un homme qui devrait rester au lit pendant des mois, les deux jambes dans le plâtre ? Pourquoi Dieu ou la vie permettait elle toutes ces souffrances à un homme aussi gentil qui n’en peut plus ? Ce soir, les larmes remplissent les yeux et le cœur du patron ! Ce soir, il a du mal à respirer avec tout ce qui se passe autour de lui ! Ce cauchemar ne fait que continuer, voire de s’accentuer.