des hauts et des bas !
Le patron est silencieux depuis quelques temps ! A quoi est dû ce long silence ? En fait, il est tout simplement dû aux évènements multiples de cette année 2011 pleine de rebondissements. Et le patron n’a pas encore assez de recul pour avoir une lucidité qui lui permettrait d’écrire. S’il écrit, il entrainerait certainement ses amis et ses lecteurs dans les mêmes idées chaotiques qui lui traversent la tête.
Ces idées chaotiques ne sont pas simplement dues à la révolution égyptienne, mais aussi à des petites révolutions qui n’arrêtent pas d’avoir lieu dans la vie personnelle du patron, des révolutions tellement rapides qu’il n’a même pas le temps de souffler pour les analyser et réussir à discerner ce qu’il peut en tirer de positif.
Même au sein de la pension, la révolution est passée par là : Une pensionnaire qui connait bien le patron parce qu’elle était déjà venue plusieurs fois à la pension, et qui, tout d’un coup, l’accuse de lui avoir fait payer d’une façon exagérée une course de taxi et poussant un coup de gueule inattendue lors de sa dernière soirée à la pension. Le patron en est resté profondément dégouté vu que jamais l’argent n’était un de ses intérêts pour recevoir des amis à la pension. Si le patron ouvre ses portes aux gens c’est parce qu’il adore l’amitié et le partage. De là, à se trouver attaquer, voire agresser verbalement chez lui, sans aucune raison, tout cela l’a laissé profondément dégouté de l’idée même de recevoir des gens chez lui. Pendant quelques semaines après, le patron a préféré fermer les portes de sa pension, et jouir d’une solitude qu’il fuyait souvent. Pas la peine de faire venir des gens pour, après, se trouver dans des situations de malentendus insupportables.
Fermer les portes de sa pension, fermer les portes de son cœur après que l’amour de sa vie l’a lâché du jour au lendemain par un simple mail où le patron a appris qu’il a été dupé pendant trois mois et que, le lendemain de ce mail, les fiançailles officielles entre les deux nouveaux amoureux allaient être célébrées ! Choc, abandon, incompréhension, amertume, souvenirs, peur d’un futur inconnu, désespoir, une avalanche de sentiments négatifs lui est tout simplement tombé sur la tête, l’anéantissant, l’achevant !
Et la série continue avec le refus inattendu de son visa pour le Canada : Le patron devait partir avec sa mère au Canada pour célébrer la graduation de sa nièce Caroline. Il avait présenté tous les documents nécessaires pour sa demande de visa, et comme il n’avait jamais été refusé auparavant, il avait même acheté son billet d’avion, avait téléphoné à un ami en Hollande pour lui dire qu’il allait passer le voir enfin sur le chemin du retour du Canada. Puis, bizarrement, sa demande ainsi que celle de sa mère ont été refusées. Pas assez de preuves que le patron et sa mère allaient retourner au pays quand ils auront atteint le sol Canadien. Que faire pour faire comprendre à ces types que le patron n’a aucune envie de vivre loin de son pays, qu’il déteste le froid et que le Canada ne l’intéressait absolument pas ? Le frère du patron insiste et envoie une lettre d’invitation sur un ton plus sec à l’ambassade. Le patron et sa mère tentent de nouveau la demande de visa. Cette fois ci, ils ont dû attendre deux semaines pour découvrir enfin que la mère du patron a été acceptée, par contre lui, toujours pas ! Incompréhension, colère, rage ! C’est ainsi que la mère du patron est partie seule rejoindre son fils ainé pour célébrer la graduation de la petite et que le patron s’est trouvé emprisonné en Egypte sans aucune raison valable, sans que personne de cette maudite ambassade du Canada lui explique les raisons de ce refus de visa, le premier refus de visa de sa vie !
Et la cerise sur le gâteau, pour continuer la série noire, depuis quelques jours le patron remarque qu’il a du mal a voir clairement et que souvent, il sent que la vue de son œil gauche, l’œil qui fonctionne encore, puisque l’autre a décidé de faire grève, cette vue donc est assez brouillée. Il s’est regardé donc un jour de près dans le miroir pour remarquer qu’il pouvait discerner comme un nuage blanc dans l’œil ! Cataracte ? Le patron n’en sait rien. Mais, ce soir là, le patron a été pris par des montées de panique, pensant qu’il devait se faire opérer à l’œil et que, si jamais quoi que ce soit arrive de travers, il pouvait devenir aveugle. Il a beau essayé de se convaincre que, si c’était la cataracte, c’était une opération facile et que tout ira bien. Mais qu’on n’a qu’un œil qui voit, on n’a vraiment pas envie d’y toucher, facile ou pas, une opération reste une opération. Du coup, depuis quelques jours, il vit dans l’angoisse en attendant son rendez-vous tant attendu avec son médecin et qui aura lieu dans deux jours.
Vous comprenez alors, chers lecteurs, pourquoi le patron avait du mal à écrire ? Comment mettre sur un blog qui a pour titre « la joie » toute cette énergie négative qui, semble-t-il, a décidé de s’acharner contre le patron.
Mais, malgré tout cela, le patron a toujours du mal à se laisser abattre par la vie. Il refuse de croire que la vie est mal faite. Il a déjà expérimenté les merveilleux moments que sa vie lui a offerts ! Comment alors se laisser aller à la déprime, à la peur, au découragement, à l’amertume, quand cette vie, envoie de temps en temps de vrais cadeaux qui viennent illuminer le ciel du patron.
C’est pour cela qu’il a décidé de rouvrir les portes de sa pension grandes ouvertes pour recevoir les couchsurfers (ceux qui demandent de séjourner chez lui pour quelques temps). Et c’est ainsi qu’il a reçu Mathieu, un jeune français, routard, qui était passé chez lui en décembre et qui était reparti ensuite juste avant la révolution vers le Soudan. Cinq mois plus tard, le voilà qui réapparait en Haute Egypte, téléphonant au patron pour lui annoncer son retour pour quelques jours à la pension de la joie. Le patron l’a accueilli les bras ouverts parce qu’ils avaient énormément sympathisé lors du premier séjour de Mathieu au Caire. Et c’est ainsi qu’ils ont passé des soirées à papoter à propos des aventures du jeune Français au Soudan, lui racontant à quel point ce peuple voisin est gentil, simple, chaleureux. Le patron avait souvent envie d’aller découvrir ce pays tout proche mais, apparemment, le moment n’est pas encore venu. Des soirées donc au Horeya café pour retrouver de vieux copains, descendre des bières, et se faire de nouveaux amis.
Puis, pendant le séjour de Mathieu à la pension de la joie, arrive un autre jeune Brésilien, Sandro ! Un soleil resplendissant qui entre dans la pension, l’illuminant tout entière ! Le Brésilien type qui rayonne par sa gaité, son sourire, son humour. Bien que Sandro vive en Russie depuis quelques temps, il n’a pas perdu son sang chaud de l’Amérique du Sud. Depuis la première minute, le contacte est très bien passé entre Sandro et le patron. Lui, qui devait rester trois jours seulement à la pension de la joie pour repartir ensuite au Sud découvrir Louxor et Assouan, s’est trouvé tellement envouté par cette Mégapole qu’est le Caire et y est resté enfin durant les dix jours qu’il avait prévus pour ce voyage. En moins que trois jours, Sandro avait sympathisé avec la moitié de la clientèle du fameux café Horeya. Il sortait le matin pour commencer ses visites en plein chaleur et le patron le retrouvait tous les soirs, au même café, entouré de Brésiliens, de Chinois, et surtout de Français. Sandro, journaliste free lance, parle portugais, espagnol, français, italien, russe et il veut maintenant se lancer à étudier l’arabe. Tombé sous le charme de l’Egypte, et notamment du Caire, il a décidé d’y retourner en Mars prochain pour se mettre sérieusement à l’étude de la langue arabe. Avant de partir, il a avoué au patron que bien qu’il ait passé juste dix jours en Egypte, il avait l’impression de laisser un pays magique où il se sentait chez lui. En dix jours, il a vécu comme un vrai Egyptien, découvrant tous les lieux insolites du Caire, descendant bière sur bières durant les chaudes soirées, papillonnant partout. C’est aussi Grâce à lui que le patron a fait la connaissance de Kin, un chinois de Hong Kong, de passage lui aussi au Caire, et qui a fini, lui aussi à la pension de la joie après le départ de Sandro et de Mathieu.
Kin, lui aussi est entrain de faire le tour du monde ! Décidemment c’est à la mode ces jours ci ! Après avoir parcouru plusieurs pays d’Afrique, montant de Cape Town, en Afrique du Sud jusqu’au Caire, sa dernière destination sur ce continent, il a passé quelques jours à la pension de la joie. Lorsque le patron a su que Kin remontait de L’Afrique du Sud, il lui a demandé alors, si, par hasard, il n’avait pas croisé, sur son chemin, deux jeunes à vélo qui descendaient eux vers Cape Town. Le jeune Espagnole Joseba et sa copine Suisse Corine, qui avaient séjourné en Mars 2011 à la pension de la joie et dont le patron avait parlé dans un des ses tout derniers articles. A sa grande surprise, Kin lui a dit qu’il les avait rencontrés en Uganda chez un Couch surfer qui les a logés tous les trois au même moment ! La pension de la joie est devenue donc un point de passage important entre l’Afrique du Nord et du Sud ! Malheureusement, Kin a passé sa première journée à la pension bloqué au lit à cause d’une insolation. Lorsqu’il est arrivé à la pension il ne savait pas combien de jour il allait y rester, vu qu’il ne trouvait pas encore de moyen de transport terrestre pour arriver en Turquie, à cause des évènements politiques qui remuent le Syrie actuellement. Il ne pouvait pas non plus prendre la route de L’Afrique du Nord pour continuer sa visite des pays à l’ouest de L’Egypte à cause des évènements en Lybie ! C’est vrai que la situation politique actuelle est loin d’être propice pour les fous de voyage comme Kin, Mathieu et d’autres. Mais, cette envie de découvrir le monde est tellement grande chez ces gens que rien ne les arrête. Kin a vite trouvé enfin un billet d’avion pas cher vers l’Espagne pour continuer ainsi son tour du monde. Trois jours après, il était déjà parti vers d’autres cieux, encore plus au Nord. ( pas de photos pour Kin, le patron les a perdues )
Mais, la pension n’est pas restée longtemps sans clients. ( à suivre)