L'Egypte explose ?

Publié le par nagui chehata

Le patron de la pension de la joie coupé du monde ! Ce matin, vendredi 28 janvier 2011, (le patron écrit la date parce qu’il ne sait même pas quand est ce qu’il pourra mettre en ligne), plus d’internet en Egypte : L’Etat égyptien a tout simplement « coupé » internet sur l’ensemble du territoire égyptien. Plus de téléphone portable non plus. Depuis déjà quatre jours, le patron suit avec angoisse ce qui se passe dans son pays qui lui est tant cher : Mardi, manifestation massive, du jamais vue pour le patron qui n’a pas osé descendre ce jour là dans les rues connaissant la violence exercée contre les manifestants de la part de la police égyptienne.

Hier déjà, le patron a retrouvé ses amis pour en parler : Une peur panique s’empare de lui : Il craint que suite à ses manifestations, les frères musulmans prennent le pouvoir dans le pays ! Peur donc, voire angoisse que ressent la plupart des chrétiens d’Egypte.

Certes, comme tous les Egyptiens, le patron a marre aussi des tous les maux qui sévissent  dans le pays. Il les connait ces maux, il en souffre comme tous ces compatriotes : Entre corruption des responsables politiques de ce pays, laxisme dans les rares procédures pour punir tous ceux qui touchent des pots de vin. L’Egypte est devenue malheureusement un grand dépôt de déchets où vivent des rongeurs tout en dévorant tous ceux qui essayent d’y survivre.

Le patron en est conscient ! Une manifestation monstre était chose inimaginable il y a encore quelques semaines ! Mais les derniers évènements de la Tunisie ont donné un vrai souffle de courage, voire, un ouragan qui est entrain de se déchainer dans le pays : Les Egyptiens ont compris qu’ils peuvent changer cette situation qui semblait jusqu’à présent rien d’autre qu’insurmontable.

Hier encore, le patron et ses amis n’imaginaient pas que l’Etat aurait le culot d’interrompre Internet. Ils se disaient que ça n’allaient qu’augmenter la colère d’une population déjà exaspérée. Pourtant, avant de partir de leurs maisons, ils avaient remarqué que Facebook était inaccessible. Mais cela était envisageable et attendu de la part des manifestants. Ils s’étaient  même envoyé des mails collectifs pour mieux s’organiser. Puis durant la soirée, ils ont appris que tout internet était tout simplement coupé ! Pourtant, au retour chez lui à la pension, le patron a essayé de se reconnecter, mais en vain ! Ce matin donc, arrive le comble : Les trois réseaux de téléphone portable ne fonctionnaient plus !  Aucun contact alors avec le monde extérieur à part la télé qui fonctionne jusqu’à présent : La grosse crainte  du patron, et d’un grand nombre d’Egyptiens, c’est que les chaines satellites disparaissent aussi ! Le patron est entrain d’écrire cet article tout en ayant un œil sur la télé, suivant les informations sur les chaines d’informations : Il zappe entre les chaines arabes, les françaises, et les américaines pour avoir le maximum d’informations. Jusqu’à présent la rue du patron est calme. La prière du vendredi vient de finir. Le patron guette le moindre bruit suspect dans la rue. Mais rien ! Un calme effrayant règne dans le quartier. Le patron craint de descendre dans la rue pour voir ce qui se passe. D’ailleurs, il avait promis à ces amis qui participent aux manifestations d’y aller avec eux. Puis, il a eu peur. Il sait qu’il n’a pas la force physique pour courir et craint de recevoir un coup qui lui ferait partir son autre œil avec lequel il voit. C’est peut être lâche de sa part, d’ailleurs il en souffre et ne sait pas s’il a mal fait de ne pas descendre. Peut-être, écrire cet article est un moyen déjà pour participer activement, à sa façon, à ce qui se passe en Egypte. Il espère pouvoir le mettre en ligne bientôt !

(…) Le patron se remet à écrire : Il a passé sa journée cloué devant la télé. Les images de violence de la police qu’il a vues sur les chaines satellites lui ont donné froid au dos. Jamais il ne pensait que la violence allait atteindre ce point. Des manifestants couverts de sang, des reporters battus sauvagement, les réseaux de portables toujours coupés depuis bientôt 12 heures, l’internet inexistant. Et depuis deux heures, ce à quoi le patron s’attendait : l’Etat a déclaré le couvre feu sur le Caire, Alexandrie et Suez. De plus en plus, la panique s’empare du patron : il a l’impression de vivre un cauchemar qui ne veut pas se terminer. Enfermé dans sa pension durant toute la journée, les nouvelles lui arrivent petit à petit grâce au son téléphone fixe qui a été, lui aussi, interrompu pendant quelques heures de la journée. Il a appris dernièrement qu’une manifestation est passée tout près de sa pension. D’ailleurs il les a entendus scander « Allah we akbar » c'est-à-dire Dieu est grand ! Une manifestation sûrement menée par les frères musulmans qu’il craint tant ! Lorsque les lignes de téléphone fixe ont fonctionné plus au moins normalement, il n’était pas étonné d’entendre la voix de son frère du Canada à l’autre bout du fil, tout angoissé, demandant les nouvelles de ce qui se passe en Egypte. Quand on est loin des lieux de l’action, l’imagination peut partir dans tous les sens et les pires images peuvent hanter les esprits. Son frère, dans une question qui exprime toute la crainte qu’il ressent, demande alors au patron si son passeport est prêt ! Le patron sourit avec beaucoup d’amertume et lui dit qu’il n’a aucun visa pour pouvoir quitter le pays si les choses s’enfoncent encore plus dans un gouffre sans fin. Le patron, comme tout égyptien, ne peut pas frôler le sol de l’Europe, ni d’aucun autre pays s’il n’a pas de visa d’entrer ! Dernièrement, quand il voulait partir en France pour quelques jours, il avait essayé d’avoir un visa long duré, c'est-à-dire pour deux ans. Il avait présenté aux services des visas au consulat de France les vingt deux documents qu’ils avaient demandés. Il leur avait aussi prouvé qu’il était déjà allé en France plus qu’une douzaine de fois et qu’il avait été toujours en règle. Mais, combien fut grande sa surprise quand il a trouvé que les services de Visas ne lui avaient accordé qu’un visa d’un mois. Du coup, maintenant, le patron est pratiquement « emprisonné » en Egypte et même s’il voulait partir, pour quelques temps, vivre dans un lieu sûr, il n’a même plus ce luxe. Il est tout simplement condamné à vivre ici, de subir ce que tous ces autres compatriotes vont vivre. Que se passera-t-il ? Que se passera-t-il ? Cette question lui martèle l’esprit tout le temps.  Durant toute la journée, il a tourné en rond à la pension de la joie. Il a appris que le siège de la partie Nationale à quelques centaines de mètres de la pension est en feu depuis quelques heures. Les rues dans son quartier se sont vidées petit à petit après le décret du couvre feu. Il sort sur son balcon, observe les rares passants qui s’hasardent encore dans la rue et qui essayent de rentrer chez eux sans passer par des points de contrôle pour ne pas se faire tabasser par la police. Tous attendent que le Président de la république tant contesté apparaisse à la télé, et annonce quelques phrases qui calmeraient les esprits et les rues.

(…) Deuxième jour de coupure d’internet et des réseaux des portables : Le patron vient de se réveiller tôt après un sommeil entrecoupé. Il saute du lit pour voir si son portable ne donnait le moindre signe de vie : Rien. Il se précipite alors sur son fixe pour téléphoner à ses parents. Hier, les communications étaient souvent très difficiles. Toute la nuit il est resté cloué devant la télé pour voir les images inimaginables diffusées. Le plus insupportable c’était les contradictions d’informations que les chaines diffusaient : d’une part, les chaines internationales montraient les images de quelques bâtiments du PND en feu, des égyptiens heureux de l’arrivée de l’armée égyptienne dans les rues du Caire, quelques pillages des locaux des PND, des camions en feu. D’autre part, les chaines égyptiennes donnaient des nouvelles d’Egyptiens des quartiers populaires qui détruisent et qui pillent des magasins dans les quartiers huppés du Caire. Les présentateurs recevaient des appels de quelques dames qui racontaient les pillages dont elles étaient témoins, avec une voix qui tremblaient. Le patron n’en croyait pas ses oreilles : ce qu’il redoutait serait-il alors entrain de se passer ? Une fois le pays révolté, les populations pauvres commençaient-elles vraiment à s’en prendre aux plus riches ? Le peuple égyptien était-il entrain de sombrer dans le chaos ? Pourquoi ces pillages n’ont-elles commencé qu’une fois le couvre feu déclaré ? Les manifestations, durant toute la journée, n’ont eu aucun caractère destructeur ! Les chaînes égyptiennes continuaient aussi à diffuser les nouvelles que la police avait réussi à maintenir le calme et que toutes les manifestations se sont déroulées dans la paix. Quelle contradiction !! Le comble, c’est que les chaînes égyptiennes démentaient les images transmises sur les chaînes satellites en disant que ces chaînes satellites répandaient des informations erronées pour déstabiliser le pouvoir en Egypte ! Le patron ne savait vraiment plus qui croire ? Pouvait-on être aussi fort dans le mensonge ? Qui disait la vérité alors ? Il découvre avec stupeur qu’il n’avait pas le numéro de fixe de la plupart de ses amis parce que, depuis l’apparition du portable, les gens ne demandent que les numéros des portables ! Grosse erreur : il aurait dû leur demander leur numéro de fixe aussi ! Mais jamais personne n’imaginait qu’un Etat allait avoir le culot de couper toutes les communications entre son peuple pendant plus que vingt quatre heures maintenant. Le patron arrive à téléphoner à deux de ses amis pour parler de la situation de vive voix : Ses amis lui conseillent alors de boycotter les chaînes égyptiennes et de n’écouter que celles internationales. C’est ce qu’il fera. Quelques minutes après minuit, enfin, on annonce que le Président allait parler ! Enfin ! Il se faisait attendre celui-là et même au niveau international, les hauts responsables n’arrivaient plus à interpréter son silence. Le Président alors apparaît très en forme : Les téléspectateurs tenaient leur souffle et ne savaient absolument pas à quoi s’attendre : enfin la décision arrive : Le gouvernement est dissous et un nouveau gouvernement est attendu ! Aucun mot sur son départ ! Le patron se jette alors sur son fixe de nouveau pour appeler ses amis et entendre leurs réactions : Ils bouillonnent tout simplement ! Mais c’était attendu ! Un seul ami du patron sympathise et est content de cette solution. Il craint vraiment que le pays sombre dans le chaos si le Président part. Il est totalement dans la version « égyptienne » des évènements. Seul le patron ne sait toujours pas quoi espérer : comme son ami, il a les mêmes craintes ! Mais il comprend aussi que la rue continuera à gronder tant que les choses ne changeraient pas vraiment.

Ce matin, le patron entend des bouts de phrases que les passants sous sa fenêtre disent : « Internet sera coupé jusqu’à une durée indéterminée, dans notre rue ça courrait dans tous les sens », des rires, les gens parlent fort. Le patron ne tient plus sur place. Il sortira faire un tour en voiture pour voir ce qui se passe, pour voir aussi ce qui s’est passé, essayera de prendre quelques photos, ira chez ses parents, accompagnera sa mère pour faire des courses, des provisions parce que personne ne sait ce qui pourrait encore arriver !

(…) Le patron est de retour après une tournée chez ses parents. Mais il en parlera plus tard : Actuellement, il vit dans la terreur : il vient d’entendre des coups de feu tout près de sa pension : Il est sorti sur le balcon pour voir ce qui se passe, et a pu apercevoir des hommes qui courent dans la rue avec des matraques et des cannes. Puis, il entend les coups s’intensifier. Des gens courent dans la rue et le patron ne comprend ce qui se passe. Puis, il entend le Cheik de la mosquée du coin faire une annonce importante dans les hauts parleurs : « Pour tous les habitants du quartier, avis important : S’il vous plait, on demande aux hommes du quartier de descendre dans la rue pour protéger les maisons et leurs biens. Menez vous tous de battons et de matraques et enfermez vous bien chez vous. Pour ceux qui ont des pistolets ou des fusils, préparez-vous à vous défendre contre ceux qui vous volent. Ceux qui n’ont pas de fusils, menez vous de couteaux ou de tout moyen qui vous permettra de vous défendre. N’hésitez pas à tuer ceux qui vous attaquent ! Ceci est un cas de légitime défense. » Le patron n’en croit pas ses oreilles. Il est entrain d’écrire ces lignes en tremblant. Il s’est vite précipité vers ses fenêtres, les a fermées toutes. Il a ensuite expliqué ce qui se passe à son colocataire français Mathieu qui est arrivé en Egypte juste deux semaines avant. Ils se sont précipités sur la télé pour entendre les mêmes nouvelles sur les chaines internationales. Partout au Caire, la situation est la même. Aucun quartier n’est épargné : Le patron a téléphoné à son cousin qui n’habite pas loin de l’aéroport. Celui-ci lui a dit qu’il entendait des coups de feu dans la rue derrière chez lui. Le patron a ensuite téléphoné à une amie à l’autre bout du Caire pour lui dire que dans le quartier des Pyramides, la même situation existait. Le patron a alors sorti son couteau de cuisine, et sa bombe lacrymale d’auto défense, les a mis tout près de lui, il a éteint toutes les lumières de la pension, et a fermé la porte de la pension à clés. Jamais il ne pensait qu’il allait vivre un moment comme ça ! Il est littéralement terrorisé. Comment finira cette situation ? C’est exactement ce qu’il craignait et le voilà qu’il est entrain de se passer beaucoup plus qu’il ne le pensait. C’est le vrai Chaos ! Il vient de recevoir un appel de son meilleur ami Ramez d’Alexandrie. Même situation : Les habitants des quartiers sont tous devant les maisons, dans les rues, tous munis de battons et d’autres moyens de protection pour protéger leurs biens. Puis, nouvel appel du cousin du patron. Et là, pareil. Même scénario ! Les gens n’en croient pas leurs yeux. Ce qu’ils voyaient à la télé autrefois dans les pays en crise est entrain de se passer exactement pareil en Egypte et tout le monde se retrouve, tout d’un coup, obligé à devenir soldat, combattant, milice !

(…) Des cris, ça gueule sous la fenêtre de la pension. Le patron regarde de sa fenêtre et trouve quelques voitures arrêtées au milieu de la rue entourées d’une dizaine d’hommes portant des matraques. Ça crie fort. Le patron essaye de comprendre ce qui se passe. Il est tout tendu et tremble à l’idée que ça y est, que les voyous vont débarquer chez lui. Il regarde bien et entrevoie quelques personnes qu’il connait. En fait, ces hommes ne sont en effet que ses voisins de l’immeuble qui montent la garde dans la rue. Un peu plus loin, à gauche, il découvre qu’ils avaient mis des chaises au milieu de la rue (vide à cause du couvre feu) et qu’ils contrôlaient toutes les voitures qui s’hasarderaient à passer. Ça crie parce qu’un des chauffeurs a cru que c’étaient des voyous et qu’ils allaient le tabasser.

(…) Nuit blanche, ou presque ! On est le dimanche 30 Janvier. Le patron n’a pas pu dormir avant deux heures du matin. Durant toute la soirée, il a reçu pleins d’appels de ses amis d’Egypte et de France pour s’assurer que tout va bien. Il a très mal dormi, sommeil entrecoupé de frissons. Pour ce calmer l’esprit il s’était mis à regarder un film américain. Ça lui a permis de se changer les idées un peu. Inutile de rester cloué devant les chaînes d’informations puisque les nouvelles qu’il entend ne sont pas très rassurantes. Le peuple ne se calme pas. Les rues sont devenues un vrai champ de guerre. Ce matin, il s’est réveillé sur un appel d’un ami qui n’habite pas loin qui voulait savoir comment les choses se passaient dans le quartier. Cet ami, jusqu’à présent calme, commençait lui aussi à s’impatienter de ce qui se passe et à s’inquiéter. Une seule question se pose : Quand finira tout ça ? Le patron se réveille vite, se dirige directement pour nourrir ses chats qui semblent ne pas se soucier de ce qui se passe dans le pays. Il aurait bien aimé être à leur place. Il se dirige vers la télé pour avoir les nouvelles ! Pas très bonnes : des milliers de prisonniers se seraient échappés de quelques prisons au Caire et dans d’autres parties de L’Egypte. Le pays serait-il entrain de devenir une grosse prison ouverte où les gens devraient s’entretuer pour se protéger ? La police est toujours inexistante. Puis un appel urgent de France arrive : Une amie française l’appelle pour lui demander s’il pouvait accueillir chez lui à la pension de la joie une famille française qui se trouve bloquée à l’aéroport du Caire puisque son vol a été repoussé jusqu’à Mardi matin. Le patron accepte tout de suite. Il lui dit qu’ils prennent un taxi et qu’ils appellent le patron pour que ce dernier donne les explications nécessaires au chauffeur pour l’adresse. Puis, le patron commence à penser à ce qu’il a comme provision à la maison : Hier, il était parti acheter quelques provisions. Le premier supermarché où il est allé était fermé. Le deuxième était plein à craquer mais il s’était quand même lancé à l’intérieur pour essayer d’acheter ce dont il avait besoin. Aucun chariot à utiliser : on aurait dit que la population égyptienne a décidé de faire les courses tous au même moment. Ce n’est pas grave. Il a mis une heure pour payer les quelques kilos de pâtes, de riz, de boite de thon qu’il a achetés. Il a raccompagné sa mère chez elle puis a pris le chemin du retour. Toutes les stations services étaient prises d’assauts. Des embouteillages monstres autour de chaque station service pour que les voitures fassent le plein. Il regarde l’indicateur dans sa voiture et se rappelle, soulagé, qu’il avait fait le plein deux jours avant les évènements et qu’il lui restait encore plus que le trois quart du réservoir d’essence. Il passe aussi à coté de quelques points de vente de pain : des queues interminables d’Egyptiens qui essayent d’acheter quelques pains. On dirait que le pays est en état de guerre. Il arrive enfin chez lui, réussit à garer sa voiture juste sous sa fenêtre devant la porte de l’immeuble et rentre chez lui.

(…) La famille française est arrivée. Catherine, Daniel, Georges et Sarah, étaient venus en Egypte pour passer une semaine de vacances. Le problème c’est qu’ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment. Ils habitaient dans un hôtel en plein centre ville, pas loin de la place Tahrir où les manifestants se réunissent tout le temps et avaient pu suivre les évènements de leur balcon. Arrivés à l’aéroport ce matin, ils ont découvert que leur vol Egyptair a été tout simplement annulé et donc ne savaient plus quoi faire et surtout où aller. Inquiétés par les évènements, ils ne savaient plus où aller. C’est ainsi, que grâce à un jeu de contactes et d’appels entre amis communs, ils ont atterri depuis quelques heures à la pension de la joie. Le patron a tout de suite accepté de leur trouver des places à la pension. Il était content d’avoir du monde à la pension surtout avec l’inquiétude qui l’habite depuis le début des pillages qui se passent dans tous les quartiers du Caire. Maintenant qu’il est avec cinq autres français à la pension, il se sent plus fort et plus sûr. Il est vrai que la présence de tout ce beau monde à la pension lui occupe l’esprit et l’oblige à ne pas rester cloué devant la télé. Il a d’abord essayé d’accueillir comme il le faut la famille et leur a fait visiter la pension. Ensuite, il s’est lancé à préparer un déjeuner : deux paquets de pâtes à la sauce. Rien de plus puisqu’il s’agit d’être économe au niveau des provisions parce que celles-ci se font de plus en plus rares dans les supermarchés cairotes. Durant le déjeuner, les pensionnaires et le patron ont sursauté lorsqu’ils ont entendu un bruit assourdissant et effrayant : on aurait dit une fusée qui allait tomber sur la maison. Mais ce n’était que le bruit de deux avions de chasse qui passaient tout bas au dessus de l’immeuble. Quelques minutes après, il a entendu, grâce à la télé qu’il a rallumée entre temps pour comprendre ce qui se passait, que ces deux avions survolaient la place Tahrir. Le but était-il de terroriser les milliers de manifestants qui occupent la place depuis déjà six jours. Lorsque sa mère l’a appelé, il a appris que la télévision égyptienne avait demandé aux manifestants, juste avant le passage des avions, de respecter le couvre feu sinon, on allait utiliser la force contre eux ! Quelques minutes après, Madame Clinton a annoncé que Moubarak gérait très mal cette crise. Puis, les avions sont repartis comme ils étaient venus, c'est-à-dire, en repassant tout bas, au dessus de la pension de la joie et en terrorisant, un peu moins cette fois ci, le patron, ses clients et ses chats.

Tout en écrivant cette partie de l’article, le patron a reçu un appel d’une amie française qui était à Hurghada et qui est revenue  au Caire en ce matin très tôt, pendant le couvre feu. Elle a dû attendre quelques heures à la gare routière pour pouvoir ensuite tenter de retourner chez elle, en plein centre ville. Aucun taxi ne voulait l’emmener au centre ville et elle a dû marcher une dizaine de kilomètre pour pouvoir enfin prendre le métro qui fonctionne toujours jusqu’à présent. Ensuite, elle est descendue pas loin de la place Tahrir. Là, elle est a réussi à rejoindre les manifestants euphoriques qui chantaient sur la place ! Partout, des jeunes, des femmes, des enfants passent leur temps à chanter et à proclamer le départ du président. D’après elle, les manifestants ont l’humeur au top. Par contre aucun magasin ouvert au centre ville. Elle a dû aller ensuite dans le quartier de zamalek pour faire ces courses, et, tout comme le patron hier, elle a mis une heure pour payer les provisions qu’elle a achetées.

Le patron a l’impression qu’il n’arrêtera jamais d’écrire : autre évènement qui s’est produit pendant qu’il écrivait encore le paragraphe précédent : Il a entendu des bruits sous son balcon, il est alors sorti pour voir ce qui se passait : deux minibus arrêtés entourés d’une vingtaine d’hommes, tous voisins du patron : Ils étaient là à contrôler l’identité de chaque personne dans le minibus et ne voulaient pas les laisser passer dans la rue. Le patron a remarqué qu’il y avait aussi deux militaires qui, semble-t-il avait le dernier mot dans cette grande discussion qui prenait de plus en plus d’ampleur. Comme tout en Egypte tout finit bien ! (c’est marrant mais en écrivant cette phrase, le patron a eu un sourire amère), Les minibus sont repartis et le calme est retourné dans le quartier. Pour la deuxième nuit consécutive, les voisins occupent la rue après l’avoir barricadée empêchant toute voiture de passer et s’apprêtant à passer de nouveau, la nuit dans la rue devant les immeubles pour protéger les voitures, les magasins et les maisons.

(…) Ce matin, réveil tôt : Le patron voulait partir le plus tôt possible de la pension pour pouvoir faire ses courses avant que la foule envahisse les supermarchés. La nuit était calme et le patron a réussi à mieux dormir sans entendre de coups de feu dans le quartier. Parti de la pension accompagné de Catherine et sa fille Sarah, il découvrait le nouveau paysage de son quartier : toutes les rues sont jonchées de tronc d’arbres, de pierres pour bloquer le passage des voitures durant la nuit. Ce sont les milices des quartiers qui, durant la nuit ont posé tout cela pour protéger leurs familles, leurs voitures et leurs magasins. Avant de remonter chez eux, à huit heures du matin, ils libèrent une partie de la rue permettant à la vie de reprendre son rythme plus au moins normal. Ce matin, une présence particulièrement visible de la police après une absence incompréhensible qui a duré sur deux jours et demi. Le patron tente alors d’aller vers le supermarché le plus proche de chez lui, mais découvre qu’il était fermé et protégé par d’autres milices. Il se dirige alors vers un autre supermarché, s’arrête en route devant un vendeur à la sauvette de légumes assis tranquille encore à l’ombre d’un arbre. Les gens ne se sont pas encore précipités autour de lui. Le patron achète quelques légumes, téléphone à sa mère pour savoir ce dont elle avait besoin de légumes. Une vieille dame vient demander au vendeur les prix d’un kilo de tomates. « Six livres » ! Les prix ont doublé en deux jours. La femme le regarde avec de grands yeux, hésite, puis fini par s’en aller sans acheter. Le patron remarque qu’elle tenait des sacs en plastique du supermarché du coin. C’est donc ouvert. Il paie, téléphone de nouveau à sa mère pour lui donner rendez-vous devant le supermarché avant qu’il ne soit dévalisé par les gens qui commencent à remplir les routes. Une fois au supermarché, il n’est pas étonné de ne pas trouver de chariots. Il essaye de se frayer un chemin entre les gens et prends ce dont il a besoin. Enfin, il trouve un carton vide qu’il utilise comme panier et continue à le remplir : Lait, biscuits, boite de conserve, beure, etc. Puis, essaye de faire la queue pour payer, queue qui essaye de s’organiser tant bien que mal malgré la foule qui continue à envahir le supermarché. Une heure d’attente au moins pour pouvoir payer. Les gens parlent spontanément, le moral est élevé malgré le peu de sommeil. Tout le monde est fier d’être Egyptiens. On découvre avec un grand étonnement la capacité organisatrice des citoyens à se protéger durant la nuit, à organiser la circulation durant l’absence de la police, à nettoyer les rues des poubelles qui commencent à s’entasser. Une vieille dame arrive à coté du patron, avec un chariot plein à craquer. Voilée et d’un certain âge, elle demande au patron si elle pouvait passer devant lui parce qu’elle est cardiaque et qu’elle ne peut pas rester longtemps debout dans la queue. Le patron hésite, regarde les gens derrière lui pour essayer de comprendre leur réaction s’il la laisse passer devant, comprend qu’ils approuvent ce geste solidaire. A sa gauche une autre femme, voilée aussi, commence à s’exciter : « On devrait mettre un homme à la caisse ! Cette fille à la caisse est trop lente, c’est normal, c’est une femme, elle est limitée » ! La mère du patron la fulmine du regard et lui dit que c’est complètement faux et que les femmes sont multitâches de nature. La voilée insiste sur son point de vue. La mère du patron ne lâche pas prise et lui répond. Puis la discussion vire à la politique. La voilée, commence à défendre le système du Président et défend aussi « les pauvres policiers victimes  des violences des manifestants ». Intervient alors la vieille voilée, à droite du patron qui s’énerve et lui répond que c’est une honte ce qui se passe, et que le vrai bourreau c’est le système politique actuel. La discussion entre les deux voilées tourne à un dialogue de sourds, voire à la dispute de sourds. Le patron, au milieu s’impatiente pour finir cette queue et payer. Il arrive enfin à payer au bout d’une heure et demie et sort. Il raccompagne sa mère chez elle et commence à se diriger chez lui. Il remarque aussi que les stations services sont entourées de longues queues. Il n’a plus envie d’attendre encore une heure ou deux pour faire le plein. Il lui reste encore la moitié du réservoir. Il attendra pour demain. Arrivés chez lui, le patron se rue sur la télévision pour avoir les dernières nouvelles. Les femmes se proposent de cuisiner. Il les laisse faire pendant que lui suit les images que les chaînes de télévision diffusent. Déjeuner tout simple qui réunit les habitants de la pension de la joie. Il faut juste faire attention que les provisions achetées durent le plus longtemps possible. Le patron remarque que sa fontaine d’eau minérale est presque vide. Il maudit son inattention de ne pas avoir demandé à la compagnie qui livre les bidons d’eau la semaine dernière de lui apporter un nouveau bidon. Il tente de téléphoner, sans grande conviction, à la compagnie Nestlé, mais tombe sur un répondeur qui répète interminablement la même phrase. « Laissez un message après le bip » ! Il ne laissera pas de message ! À quoi bon ? De toute façon, il sait très bien que personne ne l’entendra : Personne ne va au boulot. Tout le pays est paralysé. C’est quand même fou qu’un seul homme arrive à paralyser tout un pays à ce point ! Partira-t-il ? Ne Partira- pas ? Deux questions qui se répètent sans cesse depuis une semaine dans la bouche des Egyptiens, et du monde entier.

Le soir, le patron reçoit un appel d’une amie égyptienne copte : d’après elle, la Vierge aurait apparu à Zeitoun, un quartier au nord du Caire, où elle avait déjà apparu en 67 après le bombardement que L’Egypte a vécu de la part d’Israël. Cette fois-ci, La Vierge demanderait aux Coptes de signer les portes et les fenêtres de toutes les maisons habitées par des coptes par de l’huile Béni. Elle demanderait aussi aux coptes de lire une partie de l’ancien testament, notamment d’Isaïe 19 et 20. L’amie du patron le conseillait donc de suivre ces conseils. Le patron sourit amèrement et termine vite la conversation parce qu’il recevait un autre appel sur son portable. Une ex-élève du patron, du Caire et bloquée à Alexandrie où elle travaille, lui disait qu’elle se trouvait réfugiée avec sept autres collègues chez l’un d’eux. Ils sont tous la trouille, ne savent pas comment retourner au Caire puisque les routes sont toutes barrées et le chemin de fer est également coupé. Puis, elle annonce au patron qu’un papa d’un ami à eux aurait dit que l’armée Israélienne est entrain de se diriger vers la frontière égyptienne et que le pays risquait de sombrer dans une guerre sans merci si ces manifestations continuent. Elle demandait donc au patron de faire un réseau et d’appeler dix de ses amis pour leur dire de ne pas aller manifester demain. Elle a la voix qui tremble. Le patron la calme et lui dit que ce n’est qu’une nouvelle tactique de la part du gouvernement égyptien pour faire peur aux Egyptiens  et que si c’était vrai, toutes les chaînes internationales auraient déjà diffusé cette nouvelle. Mais, pas moyen de la calmer, elle a l’air désespérée. Elle lui dit aussi qu’elle avait très peu de choses à manger à la maison et que ses amis et elles ne trouvaient rien dans les supermarchés. Le patron la conseille alors de sortir tôt le matin pour profiter du calme matinal et pouvoir ainsi faire ses courses.

Le patron raccroche avec elle mais une voix qui émane du haut parleur de la mosquée du coin lui attire l’attention. Il ouvre alors sa fenêtre pour mieux entendre ce qu’on disait : «  Avis aux Egyptiens ! L’Egypte est entrain de vivre un moment critique. Les ennemis de la Nation essayent de convaincre les citoyens de descendre manifester demain. Ceci est une conspiration. Il ne faut pas obéir à ces demandes. Restez chez vous et ne participez pas à cette manifestation. Essayons de donner l’occasion au nouveau gouvernement de faire son travail. L’avenir de L’Egypte est en danger. » Le patron écoute cette voix qui sort de la mosquée et se dit que c’est certainement un ordre du gouvernement que les mosquées lancent cet appel aux habitants pour les dissuader de participer à la manifestation. Le patron referme alors sa fenêtre et se dit que la situation est bien tendue et que le gouvernement est entrain d’essayer par tous les moyens de calmer la situation. Réussira-t-il ? Telle est la question à laquelle le patron ne sait pas répondre.

(…) Huitième jour des évènements. C’est le grand jour ! Mais est-ce le bon ? La population demande une manifestation monstre d’un million de personnes ! Déjà cette nuit, vers une heure du matin, le patron a reçu un appel d’un ami danseur et chanteur qui était sur la place Tahrir. Le danseur lui demandait de téléphoner aux familles chrétiennes qu’il connaissait pour les pousser à aller manifester sur la place, notamment les femmes, donc pas voilées, pour montrer au monde que cette manifestation n’est pas organisée par les frères musulmans uniquement. Il a ajouté que les Frères Musulmans bien absents durant les deux premiers jours des manifestations, commencent à apparaître en masse et qu’ils essayent de monopoliser la manifestation. C’était le moment alors que les chrétiens d’Egypte bougent et qu’ils se montrent. Le patron raccroche, pense à quelques familles coptes qu’il connait pour leur téléphoner, puis se rétracte. Jusqu’à présent, le patron n’arrive pas à se décider si ce qui se passe dans son pays entrainera le bonheur ou un malheur encore plus grand pour l’Egypte.

Réveille tôt donc pour saluer la famille française qui a reçu hier la confirmation que leur vol aura bien lieu aujourd’hui. Le patron leur donne donc le livre d’or de la pension de la joie pour qu’ils écrivent un petit mot après leur bref séjour à la pension. Bref séjour certes mais qui a fait tant de bien au patron : La présence de ces quatre français, un peu désemparés par les évènements, a quand même apporté une occupation saine pour le patron. Ça lui a permis de ne pas rester collé devant la télé 24 heures sur 24. Surtout leur présence a permis au patron aussi à ne pas paniquer durant la nuit quand le couvre feu était installé et que les milices commençaient à remplir les rues, tirant des coups de feu pour effrayer les voyous en vadrouille dans tous les quartiers du Caire et qui sème la terreur dans le cœur des habitants. Hier, le patron avait téléphoné à Shérif, son voisin chauffeur de taxi à qui il a souvent recourt pour chercher et accompagner les clients de la pension à l’aéroport. Bien que Shérif ait passé la nuit à monter la garde dans la rue avec ses voisins, il est quand même arrivé à l’heure, juste au moment du lever du couvre feu, c'est-à-dire à huit heures du matin, a bipé le patron pour lui signaler qu’il était devant la maison. Le patron les embrasse, leur souhaite un bon retour calme. Moment difficile pour le patron : il regarde ces français partir vers la France et s’éloigner de ce pays où tout risque de sauter à n’importe quelle minute. Il aurait tellement aimé pouvoir avoir ce luxe de partir lui aussi. Lui aussi est effrayé. Certes, l’avenir est totalement incertain, son avenir en tant que minorité copte face à un pouvoir tenu par les frères musulmans si le pouvoir actuel tombe est terrifiant. Mais, l’Egypte reste aussi son pays ! Il y restera malgré lui, malgré eux ! Adviendra ce qui adviendra ! Et même s’il avait le visa pour la France, ou pour le Canada, il n’aurait certainement pas pu partir et laisser tous seuls ses parents, vieux déjà et ne pouvant surtout pas, eux, laisser le pays à cause de l’âge. La vie le forçait à affronter ce nouveau défi, si défi il y a.

Une heure plus tard, Shérif le chauffeur appel le patron pour le rassurer que les français ont pu s’assurer que le vol était bien à l’heure et qu’ils étaient bien rentrés à l’aéroport malgré les centaines de mètres de voitures garées autour de l’aéroport. Le patron le remercie. Shérif lui demande alors s’il n’a besoin de rien. Le patron le remercie encore vivement et lui assure qu’il le considère comme un vrai frère sur qui il peut toujours compter. Shérif est musulman. Mais, il fait partie de ces musulmans dont l’Egypte grouille. Sans aucun sens de haine envers les chrétiens, ces musulmans unis aux chrétiens coptes parce que tous Egyptiens. Ce sont ces musulmans là qui sauveront l’Egypte si ce pays dérive vers un intégrisme religieux. Ce sont ces musulmans là qui sont le vrai garant que le coptes peuvent espérer que ce changement de régime qui est entrain de s’opérer dans la rue, par la rue, sera pour le meilleur.

Quelques minutes après, le patron téléphone à une amie qui se préparait pour partir à la manifestation. La gaieté qui émane de sa voix le choque. Elle est dans la rue depuis déjà huit jours. Elle est pleine d’espoir que tout cela va se terminer avec le départ du Président. Elle est en sure. Le patron se sent le devoir de s’excuser auprès d’elle qu’il ne descend pas dans les manifestations et lui dit qu’il passe son temps à écrire sur son ordinateur, minute par minute ce qu’il vit, ce que ses amis vivent, ce que l’Egypte vit. Elle est en contente et lui dit que déjà ce travail qu’il est entrain de faire est très important et qu’il doit continuer à raconter tout ce qu’il vit et ce qu’il entend dans les moindres détails. Elle lui demande aussi de noter tout ce que ses amis lui racontent à propos de la manifestation. Il lui demande alors si le Président s’en va, les manifestants seraient ils contents et pourraient-ils accépter son Vice qu’il vient de nommer pour assurer la transition. Elle est catégorique. Ce Vice est une copie conforme du Président. Rien ne changera. Le patron n’est pas tout à fait d’accord et lui dit que ce Vice aura tiré les bonnes leçons de ces quelques jours de manifestations et qu’il sera le garant d’un meilleur gouvernement de transition et d’élections démocratiques libres. Son amie termine vite la conversation. Elle doit vite partir vers la manifestation. Le patron lui demande de faire attention et lui dit qu’il craint que l’armée tire sur la foule malgré les promesses données. Son amie lui dit aussi que c’est possible mais que désormais le processus était lancé et que personne ne pourrait l’arrêter. 

Le patron se remet devant la télé, suit les nouvelles. Il observe sur les chaînes internationales la foule qui grandit et qui gronde sur la place Tahrir. Il apprend par la télé que les manifestants ont formé des barrages pour contrôler l’identité des gens qui s’ajoutent à la manifestation de peur que des policiers en civil s’ajoutent aux gens et tirent sur l’armée qui protège la place. Dans ce cas, l’armée sera obligée de tirer sur la foule et la journée pourra se terminer en un véritable bain de sang. Un très grand nombre d’amis du patron sont à la manifestation. Même ceux qui n’y avaient jamais pris part sont descendus aujourd’hui. Le patron a envie d’y aller aussi, juste pour voir l’ambiance. Mais il n’ose pas encore. Peut-être un jour prochain oui. Mais aujourd’hui il n’a pas encore le courage d’y aller.

(…) Internet est revenu ! Le patron est collé devant la télé ! Ça barde totalement entre les pros et les anti Moubarak ! L’Egypte explose !

 

 

 

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H
<br /> Merci Nagui pour tes écrits et bon courage !<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Merci à toi Nagui d'écrire tout ce que tu ressens, c'est très important, courage à tous, nous sommes de tout coeur avec vous, j'ai mis un lien sur mon blog vers le tien pour diffuser tes nouvelles,<br /> on espère avec toi que ce chaos se termine et aille vers un avenir meilleur....bises; Tifet<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Courage Nagui! Croisons les doigts pour que ces événements soient l'initiale d'un réel progrès et non l'inverse.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Bien cher Nagui,<br /> Merci pour ton témoignage... Nous qui sommes dans un autre quartier vivons aussi ces situations... Prends bien soin de toi. Nous t'embrassons. Sandra et Olivier<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Cher Nagui, je viens de lire ton récit palpitant et en même temps France 24 et Euronews diffusent des images d'affrontements violents sur la grande place. Je suis terrorisée et je pense beaucoup à<br /> toi. J'espère de tout coeur que tout celà va évoluer vers une solution pacifique et bonne pour l'Egypte. Mais j'avoue qu'actuellement, je ne m'y retrouve plus. J'espère seulement que l'intégrisme<br /> ne s'installera pas. Je te souhaite beaucoup de courage. Ai confiance. Je t'embrasse.<br /> <br /> <br />
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