Trouille

Publié le par nagui chehata

Dimanche dernier, le patron avait son rendez-vous tant attendu avec son ophtalmo pour voir comment allait son oeil. Cette fois-ci, beaucoup plus que les autres fois, le patron était mort de trouille. Dernièrement il sentait que le champs de vision de son oeil malade était plus noir et qu'il y avait une détérioration dans l'opération. Il continuait à espérer mais parfois des crises d'angoisse le prenait et il essayait de vite s'en débarrasser en se disant que ce n'était que des hallucinations. Ce qui augmentait un peu plus la peur du patron c'est qu'il était allé le soir de pâques danser à after 8 avec des amis, chose qu'il n'avait pas faite depuis sa dernière opération. Au lendemain de cette soirée, le patron a eu une grosse frayeur: et s'il n'aurait pas dû danser ainsi et bouger? aurait il contribué connement à ce que la rétine se décolle de nouveau ? pourtant il avait dansé en faisant bien gaffe de ne pas trop secouer son corps désormais vulnérable. Une semaine donc d'attente jusqu'au rendez-prévu. Il sentait qu'il allait entendre une mauvaise nouvelle et c'est pour cela qu'il avait commencé à préparer sa mère à entendre des choses pas très agréables.
Bref, c'est avec cette trouille au coeur que le patron est allé à l'hopital accompagné comme d'hab de sa chère mère. Il s'était mis d'accord avec Monsieur Saad, le chauffeur de taxi avec qui il avait fait connaissance depuis quelques semaines et qui vient le chercher de temps en temps pour des courses quand le patron n'a pas trop envie d'attendre dans la rue bêtement. Saad était venu à l'heure, ils sont allés chercher ensuite la mère du patron qui craignait les nouvelles manifestations prévues ce jour-là par les frères mesulmans. Tôt le matin , le père du patron avait essayé de le persuader de ne pas aller à son rendez-vous avec le médecin de peur des manifs, mais le patron a laissé éclater sa colère, poussé par l'accumulation de la peur de la semaine et a insisté d'y aller même non accompagné.
Une fois à l'hopital, le patron a salué les secretaires qu'il connait bien désormais, les infirmières, une en particulier très souriante et qui lui met chaque fois les colirs. Le patron la trouve très sympa et laisse échapper à chaque fois la petite phrase qui la fait mourir de rire en lui mettant les colirs.
Deux heures et demie d'attente, rythmée par la voix du sheiks à la télévision qui lisait le Coran, le patron et sa mère en conversation entrecoupée de commentaires sur tel ou tel patient qui arrive, ou bien par des moments de lectures, la mère du patron le nez dans son journal qu'elle a soigneusement apporté pour tuer le temps, le patron, essayant de se concentrer dans la lecture d'un nouveau roman en arabe qu'il a dernièrment acheté.
Puis, le moment fatidique s'approche. Le patron n'arrive plus à se concentrer et commence à sentir ses mains moites et glaciales qui le gènent. Il essaye de se concentrer dans une prière pour se calmer et se donner le courage. La peur lui fait monter les larmes aux yeux. Il va surtout pas pleurer là, dans la salle d'attente, devant tout ce monde là. Il ne veut surtout pas pleurer non plus devant le médecin. Il doit positiver. Il positivera.
Midi et demi, on l'appelle. Le patron entre , suivi de sa mère, salue le docteur. Celui ci lui fait le teste de champ de vision, puis l'osculte plus précisement avec son appareil. Le patron ne fait que prier sans voix. Le médecin, après quelques secondes d'oscultation qui semble interminables dit: Tout va bien. Tout est en place. Rendez-vous dans un mois pour oscultation. Le patron respire profondement. Il sourit, remercie infiniement le médecin, une folle envie de l'embrasser pour le remercier. La vie continue.
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N
@ Chery, bien venue sur le blog. Merci pour ton commentaire. J'espère que tu seras une lectrice fidèle. Puis promis, je passerai au cfcc très prochainement . vous me manquez toutes.<br /> @Pat, merci pour ta présence à ta façon! c'est joliment dit ! <br /> @Josiane, pas de jalousie ma belle, il nous aime tous à sa façon le pat. Heureux de t'avoir vu à mounira.
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J
un com de pat l'expa ,t'as de la chance c'est rarissime !<br /> gros bisous
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P
Toujours avec toi, ...à ma façon :)
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C
Tu nous manques ENORMEMENT El hamd lil Allah
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N
Merci à tous pour vos commentaires sur le blog . Peut être qu'un jour j'écrirai un roman, je n'en sais rien , mais je sais que pour le moment, le blog est un très bon moyen pour extérioriser tout ce que je vis et pour en prendre du recul. Je vais bien tout ce temps là grâce à votre présence dans ma vie même si des milliers de kilomètres nous séparent. Bonne journée à tous.
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